Michel Malherbe, “Alzheimer : La vie, la mort, la reconnaissance”

Une leçon de vie, d’amour et d’humanité !

C’est un philosophe qui se pose des questions, philosophiques, sur la maladie d’Alzheimer…

Ce qui a de particulier est qu’il ne s’agit pas d’un sujet de recherche générale comme c’est commun dans le milieu scientifique, mais de sa propre épouse, atteinte de la maladie.

Il n’hésite pas à se poser toutes les questions, vraiment toutes, au sujet des êtres humains et les rapports entre eux. Des questions dures : c’est quoi un être humain ? Une personne, diminuée par la maladie est encore un être humain ? Comment le reconnaître comme étant un être humain ? Comment je peux reconnaître celle de qui je suis tombé amoureux à mes 20 ans ? Est-ce la même ?

Toutes ces questions sont étudiées d’un point de vue philosophique, même s’il ne peut pas s’empêcher d’inclure sa partie personnelle. Chaque chapitre termine avec le récit des visites faites à son épouse dans un établissement spécialisé.

L’auteur n’hésite pas à se questionner : “Une question terrible, cela est sûr, mais qui ne peut pas laisser la philosophie sans voix, si la philosophie sert à quelque chose.”.

Je ne raconterai pas la fin… ses conclusions.

C’est un livre d’une très grande humanité, à lire par tous, même ceux qui ne sont pas concernés par cette maladie dans son entourage.

Je pense que ce petit bouquin restera l’œuvre première de Michel Malherbe. C’est un petit bijou.

Au delà de cette lecture, je ne peux que conseiller de regarder, aussi, les vidéos sur ce livre que l’on trouve sur internet, en particulier une interview avec Raphael Enthoven et une participation à une université d’été sur les maladies neuro dégénératives.

Quatrième de couverture

On me demande : “Votre épouse vous reconnaît-elle ?”. Je réponds : “Peut-être. Je ne sais. Mais la vraie question est autre, elle est : est-ce que, moi, je la reconnais, est-ce que je la reconnais non pas telle qu’elle a été, mais telle qu’elle est à présent, dans son inhumaine condition ? Car, enfin, à quoi reconnaît-on qu’un être humain est un être humain ?”. Une question cruelle, en vérité, mais qui ne peut rester sans réponse. Une question terrible, cela est sûr, mais qui ne peut laisser la philosophie sans voix, si la philosophie sert à quelque chose.