Pierre-AndrĂ© Taguieff – Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme
Mise au point intéressante
Ce livre est, avant tout, une mise au point plus que nécessaire et bienvenue.
Il s’agit de prĂ©ciser deux expressions qui sont d’une actualitĂ© brĂ»lante. Ainsi, l’auteur ne lĂ©sine pas dans la bibliographie, mĂŞme s’il la dit courte.
Tout d’abord, il est important de rappeler ce que l’auteur prĂ©cise au sujet de ces expressions. Le prefixe « islamo-« fait rĂ©fĂ©rence Ă un islamisme radical et pas Ă l’Islam ou les musulmans en gĂ©nĂ©ral. De mĂŞme, le suffixe « -gauchisme » fait rĂ©fĂ©rence Ă la extrĂŞme gauche.
La première expression est le « islamo-nazisme », oĂą il rappelle une sĂ©rie de faits historiques incontestables : Les liens entre le grand Mufti palestinien Amin al-Husseini et ses liens avec Hitler, la division SS bosniaque constituĂ©e exclusivement de musulmans, la crĂ©ation des Frères Musulmans par Hassan al-Banna, les liens entre Arafat et al-Husseini, …
De la lecture de cette première partie, l’union des branches islamistes radicales avec le nazisme et leur soutien Ă l’Ă©limination du peuple juif est indiscutable.
Mais pourquoi il faut encore rappeler le « islamo-nazisme » ? La raison est que l’idĂ©ologie de cette union reste d’actualitĂ©. Les idĂ©es passent de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Tariq Ramadam, par exemple, est le petit fils de al-Banna. L’objectif de cet islamisme radical (le Hamas) est toujours et plus l’Ă©limination du peuple juif que la paix entre les deux communautĂ©s et la crĂ©ation de deux pays cĂ´te Ă cĂ´te. Pierre-AndrĂ© Taguieff mentionne quelques manifestations Ă Paris oĂą on scande des cris d’Ă©limination du peuple juif (peut-ĂŞtre par quelques illuminĂ©s…). De mĂŞme, l’idĂ©e de l’implantation d’un califat mondial existe toujours.
La deuxième partie est assez Ă©tonnante puisqu’elle regroupe deux courants, en principe, incompatibles. Dans l’idĂ©ologie de cette extrĂŞme gauche on trouve des sujets tels les pays de tiers-monde, les peuples oppressĂ©s, le esclavagisme, le colonialisme, … Et c’est justement sur ces points que leurs intĂ©rĂŞts semblent converger, en apparence, puisque, par exemple, certains pays ou communautĂ©s islamistes ont pratiquĂ© l’esclavage sur des pĂ©riodes bien plus longues que l’occident.
Taguieff mentionne quelques personnalitĂ©s faisant partie de cette mouvance. Si je ne m’Ă©tonne pas de Jean-Luc MĂ©lenchon, je m’Ă©tonne moyennement de Edgar Morin vu qu’il appartient Ă la mouvance de la gauche communiste, mais il est d’origine juive.
Cette alliance contre-nature entre l’extrĂŞme gauche et les islamistes risque de mal se finir, s’ils arrivent Ă quelque chose, puisqu’ils ont plus de points en dĂ©saccord que cette union de convenance du moment.
Pour l’anecdote, je discutait, il y a quelque temps, avec un collègue musulman, en fait, un brĂ©silien converti Ă l’Islam. Le sujet Ă©tait le conflit Israel-Palestinien, je lui en ai parlĂ© de al-Husseini. Il s’est mis dans une grande colère disant que c’Ă©tait un mensonge. J’ignore s’il s’agissait d’un nĂ©gationnisme ou d’un manque de connaissance historique. Le fait est que sauf avoir une grande connaissance historique il n’est pas responsable de donner des avis sur des sujets comme celui-ci. Et mĂŞme si on a cette connaissance, il est probablement mieux d’Ă©viter autant que possible.
Quatrième de couverture
Les convergences entre l’islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l’ « islamo-nazisme », est apparue sous l’égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l’État d’Israël, une nouvelle configuration idéologique s’est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l’antisionisme radical : l’ « islamo-gauchisme ».
En France, aujourd’hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c’est-à -dire des militants d’extrême gauche séduits par l’islam politique au point de s’en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l’espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d’expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d’ « islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ?