Marc Augé – L’avenir des terriens

Selon l’auteur nous vivons un moment de rupture dont la cause serait un “changement d’échelle”.

Un changement d’échelle dans l’espace puisque tout devient planétaire. Non seulement les déplacements parce qu’on peut aller à n’importe lequel endroit du globe, mais aussi la communication, puisqu’on peut aussi communiquer avec n’importe qui où qu’il soit. C’est à dire, les interactions qui avant étaient “locales” deviennent “globales”.

Dans le temps puisque l’espérance de vie augmente, on vit plus longtemps, avec cohabitation plus de générations qu’avant.

Si, en même temps, la consommation est devenu le moteur de l’humanité, les inégalités – entre les plus riches des riches et les plus pauvres des pauvres – ont aussi beaucoup augmenté.

Selon l’auteur, l’humanité vit un moment charnière, qu’il appelle “fin de la préhistoire de l’humanité comme société planétaire”.

Que peut dire l’anthropologie sur l’avenir ? Ne pas répondre serait mettre en cause la raison d’être de l’anthropologie mais répondre c’est se transformer abusivement en devin (p. 122).

Marc Augé essaye dans ce livre de traiter ce sujet aussi objectivement que possible, entre ces deux extrêmes.

La lecture est parfois difficile pour le non anthropologue que je suis, mais le résultat est réussi. Ça vaut le coup de s’accrocher.

Quatrième de couverture

Nous vivons un changement sans précédent : les technologies bouleversent notre rapport à l’espace, au temps, à la vie. à l’époque de l’ubiquité et de l’instantanéité, l’homme risque d’être victime des puissants instruments qu’il a mis au point et qui menacent de subvertir la relation de chaque individu avec les autres. Devant ces bouleversements, le réel épuise l’imagination et l’humanité renonce aux utopies d’hier.

Nous, humains, prenons conscience d’appartenir à la même planète, au moment où anciens colonisateurs et colonisés sont appelés à affronter ensemble de nouveaux défis écologiques, démographiques, économiques et politiques.

Dans ce livre éclairant, Marc Augé résume sa conception d’une anthropologie engagée dans le monde contemporain. Contre certaines idées reçues, il montre que les mouvements de population, les violences et les crises politiques auxquels nous assistons avec effroi et fascination n’annoncent pas le retour au Moyen âge, mais au contraire sa fin définitive : ces soubresauts accompagnent la naissance d’une nouvelle société planétaire.