Miguel de Beistegui – L’élan du désir

On entend souvent dire que la différence entre besoin et désir est que si le besoin n’est pas satisfait, on peut mourir ou avoir des gros problèmes. Ce ne serait pas le cas du désir. L’auteur ne partage pas tout à fait cet avis.

Mais il part d’une pensée de Schopenhauer, selon qui, la vie oscille entre souffrance et ennui. le désir résulte d’un manque, donc souffrance. Lorsque le désir est satisfait, il n’y a plus de manque, donc ennui… jusqu’à trouver un nouveau désir. Par ailleurs, j’ai rajouté une citation sur ce point.

Un corollaire et une réflexion intéressante de l’auteur est que le désir ne peut pas exister dans le paradis (selon les religions), puisque rien ne manque. C’est de le faute à Adam et Eve que nous nous trouvons dans cette situation.

A partir de cette idée de Schopenhauer, l’auteur nous balade parmi les pensées des philosophes qui nous ont parlé de ce que serait le désir : Platon, Spinoza, Barbaras, Kant, Nietzsche, Marx, Freud, Lacan, …

On verra progresser et évoluer l’idée de départ, et on constate que le désir est quelque chose plus complexe.

C’est un livre de philo, donc pas forcément facile à lire pour le scientifique matheux que je suis, mais ça vaut la peine de s’accrocher. La partie la plus difficile est celle de la psychanalyse (je répète, je suis un matheux…).

Quatrième de couverture

Distinct du besoin, le désir n’est pas moins vital. Il est question du désir sitôt que nous voulons parler de vie humaine, et de ce que signifie “vivre”. Le désir n’est pas un simple instinct par lequel nous nous efforcerions de conserver notre être, et encore moins une “pulsion de mort”, visant l’amoindrissement et même la destruction de la vie elle-même. Le désir n’est pas l’indice d’un défaut que la vie tendrait à surmonter ou d’une tension que nous nous efforcerions d’apaiser. Il est cet élan premier par lequel nous multiplions les rencontres et accroissons notre puissance d’être et d’agir, ce débordement vers différents horizons – la pensée, l’art, l’amour, l’amitié, la politique parfois – où se joue le bonheur humain.

Alternant descriptions littéraires et discussion philosophique, Miguel de Beistegui revisite brillamment ce concept classique pour en montrer le caractère toujours décisif, et même urgent à l’heure où semble s’imposer l’organisation économique, numérique et mondiale du désir.