Hélène Berr – Le journal de Hélène Berr

Le journal de Hélène Berr est moins connu que celui de Anne Frank. Cela fait moins d’une quinzaine d’années qu’il a été publié.

Hélène Berr est issue d’une famille juive française traditionnelle. Son père était ingénieur X-Mines (Polytechnicien et École des Mines de Paris). Une famille aisée, donc. La famille était constituée des parents plus quatre enfants. entre 15 et 30 ans.

Hélène était une fille brillante, d’une vingtaine d’années. Étudiante à la Sorbonne, a fini par devoir arrêter ses études à cause des interdictions imposées aux juifs (études, …). Elle était sur le point de passer une agrégation et venait de déposer un dossier pour une thèse.

A la Sorbonne, Hélène fait connaissance de Jean Morawiecki, devenu son fiancé. Il fini par quitter Paris pour rejoindre les Forces Françaises Libres en Afrique du Nord.

Son père a été arrêté et interné en juillet 1942 parce que son étoile jaune était agrafée sur sa veste, et pas cousue. Il est resté 3 mois à Drancy et finalement libérés sous caution. Les parents ainsi que Hélène ont finalement été arrêtés chez eux en mars 1944. La mère a été gazée un mois après arriver à Auschwitz, le mère avec un problème de genoux a été empoisonnée par le médecin du camp et Hélène. Hélène a été transférée à Bergen-Belsen et, atteinte du typhus et incapable de répondre à l’appel, a été battue à mort par une gardienne quelques jours avant la libération du camp.

A la fin de la guerre, Jean récupère le journal de Hélène, c’était son souhait à elle. Il le rend à une des nièces de Hélène dans les années 2000 qui le publie sous la forme de ce livre, et sous le patronage du Mémorial de la Shoah.

Ce journal, pour ceux qui connaissent déjà le parcours des Juifs français déportés n’apporte pas beaucoup d’informations. Par contre, c’est un témoignage intéressante pour situer dans le temps la montée de la pression subie par les Juifs, la disparition progressive des personnes connues et le manque de connaissance de ce qui se passait exactement, et comment, après la déportation.

Citations

(p. 49)

Il faisait un temps splendide. Je ne comprenais plus très bien toute cette beauté de Paris par un matin de juin radieux. Il fait toujours beau dans les catastrophes.

(p.75)

Seulement, je n’ai pas le temps d’écrire un livre. Je n’ai pas le temps, je n’ai pas le calme d’esprit nécessaire. Et je n’ai sans doute pas le recul qu’il faut. Tout ce que je peux faire, c’est de noter les faits ici, qui aideront plus tard ma mémoire si je veux raconter ou si je peux écrire.

(p.113)

Pierre, dans la pension où il est en ce moment, a un vieux professeur auquel il faut apporter des cadeaux pour se faire bien voir. En pleine classe, après une réprimande quelconque, il a apostrophé Pierre : “Vous, vous seriez mieux avec vos coreligionnaires dans les environs du Bourget !”

Quatrième de couverture

D’avril 1942 à février 1944, Hélène Berr a tenu son journal au jour le jour. Un texte d’une qualité littéraire exceptionnelle, où se mêlent l’expérience quotidienne de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres, où alternent à chaque instant l’espoir et le désespoir. Un texte qui a émut la France entière à sa parution en janvier 2008. Ses derniers mots, le 15 février 1944, « Horror ! Horror ! Horror ! », sont un pressentiment de l’inéluctable. Arrêtée le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz avec son père et sa mère. Elle survit presque jusqu’au bout à l’épreuve, succombant à l’épuisement à Bergen-Belsen en avril 1945, quelques semaines avant la libération du camp.

Ce beau-livre réunit de très larges extraits du Journal, des photos du manuscrit original (conservé au Mémorial de la Shoah), d’Hélène Berr et de sa famille, de Paris sous l’Occupation, avec des double-pages thématiques sur les problématiques de l’époque.