Gerd Krumeich – L’impensable défaite

C’est un livre qui traite des coulisses de la fin et défaite de l’Allemagne dans la Grande Guerre 1914-18. Il ne s’agit pas de raconter les batailles mais les raisons politiques et militaires de la défaite et ses conséquences. Ça se passe en quatre chapitres.

Le premier présente les pensées des allemands et aussi des français sur la guerre. Du côté allemand, la guerre a, tout d’abord été présenté comme une guerre de défense face à des possibles agresseurs, ce qui a reçu le soutien du peuple avant de, au fur et à mesure devenir lassant et peu justifié : les allemands étant peu informés.

Le deuxième chapitre traite particulièrement de l’année 1918. Les batailles perdues en juillet 1918 ont déclenché des opinions discordantes entre les militaires et le gouvernement mais tous pensaient qu’il fallait chercher un accord de paix paix honorable. Wilson en proposait un depuis le mois d’août. Les troupes étaient déjà épuisées. La question était jusqu’à où laisser traîner pour avoir des meilleurs conditions. Et finalement tout s’est accéléré début novembre 1918, avec l’abdication du Kaiser Guillaume II.

Le troisième chapitre traite surtout des tractations du Traité de Versailles, où l’Allemagne a été obligée d’accepter la responsabilité totale de la guerre, avec toutes ses conséquences.

En même temps, en interne se discutait aussi du “coup de poignard dans le dos” de l’Allemagne causée par les grève janvier 1918 provoquée par le Parti Social-Démocrate Indépendant (USPD) et par la Ligue Spartakiste (Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht). Cette grève a très certainement affaibli l’union du peuple allemand et peut-être précipité la défaite.

Le quatrième chapitre traite des conséquences – comment le peuple allemand a vécu l’après guerre, les règlements de comptes et assassinats. On parle peu de l’idéologie nazie et même mais surtout des conditions ayant permit son ascension.

Un livre intéressant, même si la lecture est parfois soporifique. Ce sont 70 pages sur 400 de notes et références bibliographiques.

Citations

Quatrième de couverture

11 novembre 1918. L’Allemagne conclut un armistice sans que son armée ait perdu une bataille clairement décisive et ratifie le traité de Versailles, qui contraint les Allemands à endosser toute la responsabilité de la guerre.

La République de Weimar ne sut au fond jamais s’affranchir du traumatisme de la défaite. L’issue de la Grande Guerre fut à l’origine de clivages politiques majeurs et d’une profonde amertume qui s’exprima dès la fin des années 1920 ; Hitler était là pour répondre au souhait des Allemands d’« en finir avec Versailles ».

Dans cet ouvrage magistral, nourri d’années de recherche, Gerd Krumeich entend répondre à cette question cruciale : la défaite de 1918 est-elle à l’origine de l’histoire chaotique de l’Allemagne et du funeste destin de la République de Weimar ?