Soraya Boudia, Emmanuel Henry – Politiques de l’ignorance

J’ai commencé à lire ce livre attiré par des mots de la quatrième de couverture : “ignorance … fake news … complotisme”. Mais ce ne sont pas les thèmes du livre.

C’est un livre très engagé. Avec des sujets intéressants et importants, mais vraisemblablement avec trop de militantisme. Voir citation.

En fait, dans le texte, ignorance a plutôt le sens d’informations cachées, par la société, par les grandes entreprises ou par le gouvernement dans le but de laisser le peuple dans l’ignorance de ce qui se passe. Il est question, parfois, d’inaction de l’état.

Les sujets traités sont les plus variés tels les produits toxiques par les grands laboratoires, le manque d’information, les inégalités sociales, raciales ou ethniques lors de la pandémie, le colonialisme, le corps de la femme, …

J’ai trouvé le chapitre concernant le corps de la femme intéressant : la lutte des féministes pour qu’on s’intéresse à ce corps dans ses particularités féminines. On cite l’exemple du clitoris qui n’a été vraiment compris que très récemment. Cela fera plaisir aux femmes transsexuelles sportives qui défendent leur droit de participer aux épreuves féminines dans les compétitions.

Les sujets traités dans ce livre ne sont pas à ignorer mais vu le militantisme évident qui fait que l’on peut se poser des questions sur l’objectivité… S’ajoute que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais, ce livre a peu d’intérêt, en tout cas, pour moi.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au tract de Nathalie Heinich : “Ce que le militantisme fait à la recherche”

Citations

(p.5)

La notion d’ignorance est incontestablement une question vive du moment. Elle a été l’objet d’une attention soutenue au cours des dernières années dans différents espaces académiques, intellectuels et médiatiques. Les débats contemporains autour de la post-vérité ou des remises en cause de la science ou de l’expertise depuis les débuts de la crise liée au Covid-19 augmentent encore l’acuité des questionnements autour des enjeux de l’ignorance. En s’intéressant à ses dimensions politiques, cet ouvrage entend montrer que l’ignorance n’est pas une question cantonnée aux seuls enjeux de production, circulation et appropriation de connaissances, mais qu’elle résulte de différents types d’inégalités sociales (notamment économiques, de genre ou de race) qu’elle contribue à renforcer, obère la capacité à débattre publiquement de certains enjeux en démocratie et contribue à rendre difficile la prise en charge de problèmes prioritaires pour nos sociétés, compromettant ainsi leur avenir et celui des générations futures.

Quatrième de couverture

L’ignorance est au coeur de nombreux débats médiatiques et scientifiques. Du changement climatique aux risques sanitaires et environnementaux en passant évidemment par la crise du Covid, elle irrigue les discussions autour du complotisme, des fake news ou de la remise en cause de la science de l’expertise.

Alors que cette question de l’ignorance a particulièrement été abordée sous l’angle des comportements individuels ou des stratégies de production, de circulation et de dissimulation des connaissances scientifiques, l’ouvrage explore ses dimensions sociales et politiques. Il révèle le rôle déterminant de l’ignorance dans la reproduction des inégalités sociales, de genre ou ethno-raciales et montre comment son omniprésence légitime l’inaction politique.