Laurent Joly – La falsification de l’Histoire

Ce livre est le pendant du tract Galimard Zemmour contre l’histoire. Ces deux ouvrages sont complémentaires.

Zemour contre l’histoire a été écrit par 16 historiens et reprend point par point les “erreurs” (si on peut les dire comme ça) ou mauvaises interprétations de l’histoire commises par Eric Zemmour dans ses divers discours, pendant et avant la campagne présidentielle.

Ce livre se concentre sur la deuxième guerre et, en particulier, les rapports entre le gouvernement de Vichy et les Juifs. Ces polémiques ont fait couler beaucoup d’encre.

Laurent Joly s’attache à rappeler les faits historiques ainsi que les différents travaux des historiens qui ont cherché à comprendre à quel point le gouvernement de Vichy a protégé, comme l’affirme Zemmour, ou pas.

En même temps, il retrace l’historique des falsificateurs, puisque Éric Zemmour n’est pas le premier, et comment tout cela s’attache à un projet politique.

La grande difficulté pour les français en général, et Laurent Joly le dit dans ses conclusions, est que Éric Zemmour non seulement il sait de quoi il parle, il n’est pas innocent, et il est très difficile de le contredire puisqu’il a le don de la parole et sait dominer un débat face à quelqu’un moins fort que lui dans ce domaine.

Ce livre, ainsi que son compagnon (Zemmour contre l’histoire) sont des lectures à lire et à relire.

OBS : le falsification de l’histoire n’est pas un privilège de l’extrême-droite. L’autre extrême le fait aussi. Et les deux font aussi de la falsification du présent.

Citations

(p. 125)

Grand pourfendeur de la confusion des valeurs, du nivellement par le bas ou de l’inculture historique de ses contemporains, Éric Zemmour participe pleinement, en vérité, de ce qu’il dénonce. Il est le produit d’un système médiatique mettant sur le même plan débatteurs professionnels et historiens, dont le savoir est dénigré ou galvaudé.

Le principe du talk-show est taillé sur mesure pour des gens comme Zemmour, qui s’arrange toujours pour débattre avec des journalistes ou des politiques qui en savent moins que lui ou qu’il peut déborder par son éloquence. Et, quand il se trouve face à un spécialiste qui le place devant l’une de ses falsifications flagrantes, tel l’historien Patrick Weil, il rétorque qu’il est livre de ses interprétations !

(p. 133)

Éditeur et ami de vingt ans, Christophe Bataille m’avait proposé d’écrire ce livre en octobre 2018. L’idée a cheminé à travers différents méandres jusqu’à la percée d’Éric Zemmour dans les sondages pour l’élection présidentielle.

Ce qui m’intéressait surtout était de raconter comment l’histoire de Vichy et de l’extermination des juifs a été écrite depuis 1945. C’était, je crois, la meilleure réponse à donner aux falsifications historiques de Zemmour et pour démonter le mythe, le fantasme, d’une “doxa” incarnée par l’historien américain Robert Paxton.

Quatrième de couverture

Spécialiste de l’extrême droite et du régime de Vichy, Laurent Joly resitue Éric Zemmour dans la tradition politique du « nationalisme ethnique », né au tournant du XXe siècle et dont les idées ont été portées au pouvoir en 1940.

Si Zemmour veut réécrire l’histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c’est que son projet vise à rendre possibles des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l’État de droit, stigmatiser des minorités, expulser deux millions d’étrangers et de « mauvais Français »…

Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre dans cet essai implacable qu’Éric Zemmour n’hésite pas à falsifier les faits historiques afin d’unir les droites sous l’étendard de la haine de l’étranger. Ce que le polémiste dit et écrit sur Pétain, Vichy et la Shoah est révélateur de ce qu’il est, de ce qu’il pense et de ce qu’il veut faire si lui-même ou ses idées arrivaient au pouvoir.

Les mensonges anciens ne font pas des « vérités » nouvelles : l’histoire scientifique est un acte de salubrité publique à l’ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.