Clément Rosset – La nuit de mai

Ce livre explore le concept de “désir” tel que proposé par Gilles Deleuze dans le livre “Capitalisme et Schizophrénie : L’anti-Œdipe“. Ce concept, dans ce livre, était presque invisible, enfoui dans un tas d’autres idées. Deleuze parle de “machines désirantes”. Ce concept est expliqué par Deleuze dans son Abécédaire, dans la lettre D, justement dédiée au désir (voir la vidéo : D comme Désir)

Pour Deleuze, lorsqu’on désire quelqu’un ou quelque chose, on ne désire pas juste cet objet, mais lui et le paysage autour, un désire un ensemble. Par exemple, si on désire une femme, on désire elle physiquement et aussi ses goûts, sa culture, ses fréquentations, … Si on désire boire du vin, on désire le boire pendant qu’on travaille (sic), pendant un moment de relaxation, avec tel ou tel ami, dans un certain café, … Il devient, alors, important d’identifier ce paysage, cet ensemble, que Deleuze nomme un agencement.

Rosset va plus loin dans la réflexion. Il présente le parallèle entre la joie et le désir, presque identiques : l’homme joyeux désire, alors que l’homme triste, ou dépressif, ne désire rien.

Il analyse aussi les désirs d’un seul objet. Il compare le désir isolé du déprimé avec les désires monomaniaques des personnages de Balzac : “… le désir isolé du déprimé se meurt dans le silence du tombeau, telle une allumette qui s’éteint faute d’oxygène, alors que le désir du héros balzacien prospère dans le tumulte du monde avec lequel il doit compter pour parvenir à ses fins”.

C’est un livre court et intéressant qui complète, sans remplacer la lecture de Deleuze, ou le visionnage de la vidéo en question.

Citations

(p. 18)

L’amour étant la forme la plus intense du désir, …

Quatrième de couverture

Rien de plus étrange, ni de si mal connu, que la nature du désir