Ariano Suassuna – Jeu de la Miséricordieuse

Édition en portugais. Ça existe aussi en français.

Il s’agit d’une pièce de théâtre dans le même style que celles de Molière. Ce style apparaît dans le nom en portugais de la pièce : “Auto”.

Deux amis, João Grilo et Chico, vont voir le curé pour lui demander de bénir un chien, ce que le curé, bien entendu, refuse. Puis, João Grilo lui dit que c’est le chien de Antonio Morais, un homme riche et puissant du village. Apprenant ça, le curé accepte. Puis, João Grilo lui demande de bénir le chien du boulanger, le chien qu’il voulait effectivement qui soit béni. Alors le curé refuse. Bref, le boulanger et sa femme arrivent avec le chien, qui fini par mourir devant l’église. Alors, João Grilo demande que le chien soit enterré avec une cérémonie avec des prières en latin. Il fini par convaincre le curé et disant que le chien avait fait un testament et dont les bénéficiaires seraient le curé et le sacristain. Puis, il arrive l’évêque et un “cangaceiro” (chef de bande de voyous qui terrorisaient le sertão) et dans la confusion, tout le monde fini par mourir, sauf Chico.

Le deuxième acte est le jugement dernier des morts. Jésus Christ (Manuel) est le juge. Le diable (Encourado) est l’accusateur. João Grilo demande que la défense soit assurée par la Miséricordieuse (la mère de Jésus). Finalement, ils vont tous au Purgatoire, sauf João Grilo qui doit retourner sur terre.

L’histoire est assez simple, comme la plupart des pièces de théâtre de ce genre. On rit beaucoup avec les ruses de João Grilo et les dialogues. Ce sont des mots et des situations typiques du sertão du nord-est brésilien.

Ariano Suassuna s’est inspiré de la littérature de “cordel” de cette région. Il s’agit de petits livrets de poésie populaire produits et vendus par les auteurs eux-mêmes – de l’auto-édition. Ça fait partie du folklore. Écrit en 1955, c’est la première œuvre de l’auteur.

Ariano Suassuna, décédé en 2014 fait partie, à mon humble avis, des grands écrivains brésiliens. Il a consacré plusieurs livres à décrire le folklore et la vie dans cette région du Brésil. D’autres écrivains dans le même genre sont Graciliano Ramos (Vies Arides), Guimarães Rosa (Diadorim) ou João Cabral de Melo Neto (Mort et vie Séverine).

Ce sont des vrais représentants de la littérature brésilienne, avec Jorge Amado, Eça de Queiroz, Clarice Lispector, …

Citations

(p.143)

Ce sont des gens que je n’ai jamais aimé : procureur, sacristain, chien et soldat de police. Celui-là est un mélange de tout ça.

Quatrième de Couverture

Le Jeu de la Miséricordieuse (Auto da Compadecida) représente le parfait équilibre entre tradition populaire et élaboration littéraire en recréant pour le théâtre des épisodes enregistrés dans la tradition populaire du “cordel”.

Il s’agit d’une pièce de théâtre sous la forme de “Auto” en 3 actes, écrite en 1955 par l’auteur Ariano Suassuna.

Étant un drame du nord-est brésilien, il mélange des éléments tels que la tradition de la littérature de cordel, la comédie, les traces du baroque catholique brésilien et, aussi, la culture populaire et les traditions religieuses.

Il présente des traces de la langue orale à l’écrit démontrant, dans le discours du personnage, sa classe sociale et présente également des régionalismes liés au Nord-Est.

Cette pièce a projeté Suassuna à travers le pays et a été considérée, en 1962, par Sábato Magaldi “le texte le plus populaire du théâtre brésilien moderne”.

En 2000, il a inspiré le film éponyme avec Selton Melo et Matheus Nachtergaele et réalisé par Guel Arraes. Pendant longtemps, l’adaptation audiovisuelle a été la plus grosse recette du cinéma brésilien.