Peter Longerich – Nous ne savions pas : Les Allemands et la Solution finale
C’est une Ă©tude cherche Ă savoir, comme le suggère le titre, si les Allemands savaient ce qui se passait pendant le rĂ©gime nazi, en particulier
Une étude qui cherche à comprendre=, comme le suggère le titre, si les Allemands savaient ce qui se passait pendant le régime nazi, en particulier sur la persécution des Juifs et de la Shoah.
En fait, les Allemands ont Ă©tĂ© très « chauffĂ©s » par ce que le Ministère de la Propagande voulait bien leur dire. La presse Ă©tait assez ligotĂ©e et ne pouvait pas tout dire. Il y a eu pendant longtemps un discours antisĂ©mite mettant l’Allemagne face Ă un supposĂ© « complot juif mondial ». Dans un premier temps, il fallait « anĂ©antir » les Juifs et puis dans un deuxième temps le discours s’est converti en « les extirper ». Les dĂ©portations depuis l’Allemagne ne trouvaient pas de place dans la propagande Le massacre systĂ©matique fut dĂ©crit avec le concept d’Ă©radication sans que les dĂ©tails du programme gĂ©nocidaire soient dĂ©voilĂ©s.
Certains Allemands ont pu ĂŞtre partiellement au courant grâce aux retours des militaires rentrĂ©s chez eux en permission. Mais d’autres, sans connaĂ®tre les dĂ©tails, se sont insurgĂ©s : voir le cas du mouvement de rĂ©sistance « Rose Blanche ». Mais la population allemande, mĂŞme si l’antisĂ©mitisme pouvait choquer certains, beaucoup ne se sentaient pas vraiment concernĂ©s par le sort des Juifs : ils avaient d’autres prĂ©occupations en plus d’ĂŞtre manipulĂ©s par la propagande.
Ce livre constitue une Ă©tude très dĂ©taillĂ©e, si c’est un point positif c’est aussi un point nĂ©gatif. La publicitĂ© officielle nazie ainsi que la presse est dĂ©cortiquĂ©e presque au jour le jour lors des Ă©vĂ©nements marquants. C’est sĂ»rement une des Ă©tudes les plus dĂ©taillĂ©es sur le sujet. NĂ©anmoins, il faut une lecture très attentive pour ne pas se perdre : ce sont 450 pages de texte puis 200 pages de notes bibliographiques. Mais on est sauvĂ© par le dernier chapitre : « Bilan ».
Citations
Quatrième de couverture
« Nous ne savions pas « , assuraient les Allemands après la guerre, comme pour Ă©luder l’Ă©normitĂ© des crimes commis en leur nom par le rĂ©gime nazi.
Que savaient-ils au juste ?
La propagande fabriquait-elle l’opinion? Quelles informations filtraient hors des camps ? La population allemande adhĂ©rait-elle aux thĂ©ories des bourreaux?
S’appuyant sur des sources en grande partie inĂ©dites – coupures de presse, films et Ă©missions de radio, rapports officiels, correspondances privĂ©es de diplomates Ă©trangers…- Peter Longerich apporte un Ă©clairage essentiel Ă la comprĂ©hension de la Shoah. Son minutieux travail d’enquĂŞte nous plonge au cĹ“ur du quotidien de l’Allemagne entre 1933 et 1945. Un pays sous contrĂ´le, oĂą la politique antijuive n’obtenait l’approbation que d’un noyau dur, mais profitait de la peur, doublĂ©e d’une profonde indiffĂ©rence. Un dĂ©tachement coupable et, dans une certaine mesure, meurtrier. Loin de tout sensationnalisme, Peter Longerich porte un regard Ă©difiant sur l’un des plus grands drames du XXe siècle. Dans la lignĂ©e de Kershaw, Paxton ou Friedländer, il signe ici un monument de la recherche historique.