Michel Onfray, « Le souci des plaisirs : Construction d’une érotique solaire »

Beaucoup de mal à finir…

C’est le troisième livre de Michel Onfray que je lis. J’ai beaucoup apprécié les deux autres : « La Force du Sexe Faible : Contre-histoire de la Révolution française » et « Théorie de la dictature ». Celui-ci, j’ai du faire beaucoup d’effort pour arriver au bout. Je ne suis pas arrivé !

La présentation dans quatrième de couverture commence par :

Vingt siècles de christianisme ont imposé une conception du corps déplorable et une sexualité catastrophique, par l’imitation d’un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas et n’a pas de sexualité. Si les Pères de l’Église ont développé une théologie de l’Eros chrétien avec la souffrance et la négation du corps, Sade et Bataille seront les défenseurs du versant « nocturne » de cet Eros : mépris des femmes, dégoût des corps, volupté dans la mort. …

Jusque là, aucun problème. Et c’est vrai.

Néanmoins, La discussion sur l’Église prends une une place excessive dans ce livre et tourne à une polémique contre-productive. Michel Onfray va jusqu’à douter le crucifixion de Christ dans des termes assez méprisants, presque haineux. Ce n’est pas le seul point de la religion catholique contesté par Michel Onfray.

La doctrine de la religion catholique (ce n’est pas la seule) a, certes, bridé la sexualité dans la façon conçue par Michel Onfray, il n’y a pas de doute. On peut aussi se permettre de douter de l’existence du Christ. On peut aussi ne pas être croyant, mais il ne me semble pas possible affirmer avec certitude qu’il y a un lien entre la vérité de la Crucifixion et la retenue de la sexualité par l’Église.

Non seulement cette partie prend trop de place, mais aussi elle n’a pas de sens. Les croyants n’apprécieront pas cette lecture.

Pour moi, la suite a perdu tout intérêt. J’ai fait un effort pour lire jusqu’à la partie concernant le Marquis de Sade et j’ai préféré me tourner vers un autre livre.

Si je dois résumer en une seule phrase, je dirais que probablement Michel Onfray est trop libertaire pour mon goût et qu’il n’avait pas besoin de descendre la religion catholique pour faire passer son message.

Ceci étant dit, ses écrits sont, en général très intéressants. Michel Onfray est très cohérent, il ne mâche pas ses mots et ses positions sont bien argumentées. Il recherche la « petite bête » et il la trouve souvent et il sait appuyer où ça peut faire mal. On a l’impression qu’il ne roule jamais sur les « chemins battus ».

Quatrième de couverture

Vingt siècles de christianisme ont imposé une conception du corps déplorable et une sexualité catastrophique, par l’imitation d’un corps qui ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas et n’a pas de sexualité.,Si les Pères de l’Église ont développé une théologie de l’Éros chrétien avec la souffrance et la négation du corps, Sade et Bataille seront les défenseurs du versant «nocturne» de cet Éros : mépris des femmes, dégoût des corps, volupté dans la mort. Quel antidote à ce nihilisme de la chair ? À ce mépris d’un Occident castrateur, Michel Onfray substitue un érotisme solaire, directement inspiré du Kâma-Sûtra et de la spiritualité indienne. Un essai salvateur, qui propose une philosophie des Lumières sensuelle : construire un corps radieux pour une existence jubilatoire.