Susan Cain, « La force des discrets »
Les « discrets » c’est le mot utilisé par Susan Cain pour se référer aux « introvertis ».
Qui sont les discrets ? Une citation (pages 31-33) contient un petit exercice avec quelques caractéristiques des discrets. On n’est jamais entièrement introverti ni entièrement extraverti : Carl Jung disait que les extrêmes sont des cas pathologiques.
A ne pas confondre introversion avec timidité. Celle-ci relève souvent d’un manque de confiance en soi.
Les introvertis sont souvent considérés comme des asociaux, incapables à s’adapter à la vie sociale. C’est une opinion raccourcie de ceux qui considèrent que la normalité de tempérament est l’extroversion, ceux qui aiment être toujours en groupe, communicatifs, …
Susan Cain démonte cette idée reçue dès le premier chapitre dont le titre est « L’Ascension du Gars vachement Sympa » ou « Comment l’extraversion est devenue l’idéal culturel ».
La suite du livre traite les différents aspects de l’introversion, sous la forme d’études de cas. En général ce sont des personnalités très connues, pour qui Susan Cain montre comment l’introversion devient une force. Et c’est bien de là qui vient le titre du livre.
Ce format de présentation peut ne pas convenir à ceux qui cherchent un format « développement personnel » avec des « recettes toute faites ».
En ce qui me concerne, c’est le meilleur livre que j’ai lu sur ce sujet.
Le livre contient beaucoup de notes et références (50 pages en plus des 320 de contenu).
Malheureusement ces pages ont été supprimés de la version française. A la dernière page il y a une mention indiquant que ces notes sont disponibles sur le site web de l’éditeur (jclattes). Par contre, le lien indiqué dans le livre n’existe pas. Je leur ai écrit mais pas obtenu de réponse. J’ai fini par acheter la version en anglais juste pour obtenir ces notes et références. Dommage.
Citations
(p. 31-33)
Répondez par vrai ou faux aux affirmations suivantes:
- Je préfère les conversations en tête à tête aux activités de groupe;
- Je préfère souvent m’exprimer par écrit;
- J’aime la solitude;
- Je m’intéresse moins que les gens qui m’entourent à la richesse, à la célébrité et au statut social;
- Je n’aime pas les échanges futiles, mais j’aime parler en profondeur des sujets qui m’intéressent;
- On me dit souvent que je sais écouter;
- Je ne suis pas du genre à prendre beaucoup de risques;
- J’aime le travail qui me permette de m’immerger sans être sans cesse interrompu;
- J’aime fêter les anniversaires en petit comité, avec un ou deux amis proches et la famille;
- On me décrit souvent comme « doux » et « serein »;
- Je n’aime pas parler de mon travail ou le montrer à d’autres avant de l’avoir terminé;
- Je n’aime pas les conflits;
- C’est seul que je travaille le mieux;
- J’ai tendance à réfléchir avant de parler;
- Après être beaucoup sorti, je suis épuisé, même si je me suis amusé;
- Je laisse souvent mon téléphone sur messagerie;
- Si je devais choisir; je préférerais un week-end avec absolument rien à faire plutôt qu’un programme trop chargé;
- Je n’aime pas faire plusieurs choses à la fois;
- Je me concentre facilement;
- En cours, je préfère les cours magistraux aux travaux pratiques
Plus vous aurez répondu « vrai » à ces propositions, plus vous pourrez vous considérer comme introverti.
(p. 33)
Beaucoup d’introvertis sont également « hypersensibles », mot qui peut paraître poétique, mais qui est en fait un terme technique de psychologie. Si vous appartenez à ce profil, vous serez particulièrement transporté par la « Sonate au clair de lune » de Beethoven, et aussi plus rapidement écœuré que la moyenne par la violence ou la laideur. Enfant, on vous disait sans doute « timide », et aujourd’hui encore, les situations d’évaluation vous rendent nerveux. Ces deux aspects (hypersensibilité et introversion sont parfois reliés […]
(p.341)
Ce livre traite de l’introversion considérée selon un angle culturel. Son point de départ est la dichotomie immémoriale entre « homme d’action » et « homme contemplatif », et le constat que le monde gagnerait à un meilleur équilibre des forces entre les deux types. Il se concentre sur celui ou celle qui se reconnaît dans tout ou partie des adjectifs suivants : réfléchi, cérébral, studieux, modeste, sensible, méditatif, sérieux, contemplatif, subtil, introspectif, doux, calme, pudique, solitaire, timide, réticent à prendre des risques, susceptible. Les Discrets évoque aussi le tempérament diamétralement opposé, celui de « l’homme d’action » exubérant, expansif, sociable, nerveux, dominant, affirmé, actif, téméraire, peu susceptible, léger, audacieux et à l’aise sous les projecteurs.
Quatrième de couverture
Notre société valorise de plus en plus les caractères extravertis : pour réussir, il est bon d’être sociable, charismatique et de savoir travailler en équipe. À l’inverse, le discret, qu’il soit collègue de bureau, chef d’entreprise ou dirigeant politique, est souvent moins apprécié et ne semble pas adapté aux défis actuels. C’est à cette discrimination, dont elle fut elle-même victime, que s’attaque ici Susan Cain. Son propos, qui s’appuie sur des études menées dans différentes disciplines et des exemples célèbres (Chopin, Darwin, Gandhi, Gates, Wozniac…), démontre les qualités – aussi précieuses que méconnues -, des introvertis : force de concentration, capacité d’analyse, sens de l’écoute, créativité, etc. Fort de son expérience et de ses consultations en entreprises, l’auteur offre également des outils (conseils, techniques) efficaces pour aider adultes et enfants, à mettre à profit leur personnalité.