Thomas Snégaroff – Putzi
« Putzi » était le surnom de Ernst Hanfstaengl – « petit homme » qui mesurait 2m de hauteur.
Diplômé de Harvard et marchand d’art à ses débuts, il a tout perdu, en tant qu’allemand, à la fin de la Grande Guerre 14-18.
Rentré en Allemagne, il s’est rapidement devenu un nazi de première heure. Il a pu devenir un proche de Hitler grâce à ses dons de pianiste. Même n’étant pas un virtuose il jouait assez bien Wagner et ça plaisait Hitler.
Avant et même après l’arrivé du NSDAP au pouvoir il a eu une vie mondaine dans la société du III Reich, fréquentant les événements où des personnalités du gouvernement ou des diplomates étaient présents. Avec ce type d’activité il avait un poste dans l’administration nazi, ce qui a attiré l’attention (négative) de Goebbels.
Naïvement, il voulait convaincre Hitler à faire des accords avec les Anglais, ce qui n’était pas dans les plans de Hitler. Il a même essayé de trouver une femme pour Hitler alors qu’il savait que Hitler était probablement un être asexué.
Il a fini par tomber en disgrâce en 37, parti en Suisse puis en Angleterre, où il a été arrêté, comme tous les Allemands au début de la guerre, et libéré en 1946. Pendant tout ce temps il n’a jamais perdu sa conviction nazie ni l’envie de retomber dans les grâces de Hitler.
Mon opinion sur le personnage… un type mondain, adepte du « léchage de bottes », comme beaucoup qui tournent autour des puissants. De ce livre je ne vois aucun acte de courage ou une initiative qui a changé le cours de l’histoire. Il n’est sûrement pas le seul.
Le livre est bien écrit et il y a un un grand effort de recherche historique pour décrire qui a été Putzi mais, vue l’opinion que j’ai du personnage, je considère que cette lecture ne m’a rien apporté d’autre que de constater le type des personnages qui tournaient autour de Hitler.
Citations
(p. 287)
L’heure n’était plus à la diplomatie : c’était Wagner, puis la guerre, dans cet ordre-là. Thomas Pynchon avait tort et Woody Allen raison : ce n’est pas quand on écoute du Beethoven, mais du Wagner, qu’on a envie d’aller d’envahir la Pologne.
Quatrième de couverture
Il mesurait deux mètres, mais on le surnommait Putzi, « petit bonhomme ». Marchand d’art dans le New York bohème des années 1910, musicien à ses heures, Ernst Hanfstaengl devint dix ans plus tard le confident et le pianiste d’Hitler. Cet excentrique, jalousé par les nazis, était fasciné par leur chef, à qui il offrit de l’argent, une famille, et des airs de Wagner à toute heure du jour et de la nuit. Il rêvait d’honneurs et d’une alliance entre l’Allemagne et les États-Unis, ses deux patries. Nommé responsable de la presse étrangère du Reich en 1933, il crut en son destin. Il n’obtint que la disgrâce. Son incroyable exil le conduisit jusqu’à Roosevelt, qui pendant la Seconde Guerre mondiale fit de lui son principal informateur sur le Führer.
Pour les uns il fut un traître ou un bouffon sans conséquence, pour les autres, l’un des artisans du mal. Son histoire tragique, burlesque, nimbée de mystère, est celle d’un héros de roman. Le roman d’un siècle de splendeur et de désastre, où l’on croise Goebbels, Goring et les soeurs Mitford, mais aussi Thomas Mann, Carl Jung ou encore Romy Schneider.