Laurent Joly – Les Collabos
Laurent Joly présente le profil de 13 Collabos censés représenter typiquement les milliers de collaborateurs français. Ce sont des collaborateurs de deuxième plan. Les Laval, Déat, Doriot, Bousquet, les journalistes, les patrons de presse, … n’y sont pas.
Dans le fond, ce sont tous des vrais voyous ou des opportunistes sauf, peut-être, le cardinal Mgr Baudrillart hanté par les défaites de la France et a malencontreusement cru à un espoir chez les Nazis. Peut-être un effet de sénilité. On trouve, parmi ces 13 collabos, Robert Hersant, devenu depuis un grand patron de presse. Il n’empêche que ses débuts, dans sa vingtaine, ont été d’un vrai voyou.
Ces dossiers ont été publiés initialement par, et à la demande de, Charlie Hebdo dans les années 2010.
C’est un livre intéressant mais il ne présente que l’histoire personnelle de quelques collaborateurs de deuxième niveau. C’est comme ça qu’il faut voir ce livre. Si on veut avoir une vision plus large de la collaboration, il y a d’autres lectures plus intéressants. Par exemple, Dénoncer les Juifs sous l’Occupation, La rafle du Vel d’Hiv ou L’État contre les Juifs par Laurent Joly, Histoire de la Collaboration par François Broche etJean-François Muraciolli ou Histoire de l’Épuration par Bénédicte Vergez-Chaignon.
Citation
(p. 143)
Le jeune Paul [Guiraud] rêvait de briller dans le monde des lettres et de la politique. La méritocratique Troisième République ne lui a pas donné cette change. Le Troisième Reich d’Hitler, si.
Quatrième de couverture
Sous l’Occupation, les collabos étaient les partisans d’un engagement sans réserve aux côtés d’Hitler. Voici les portraits de treize d’entre eux, mégalomanes aux ambitions recuites, gangsters sans états d’âme et autres jusqu’au-boutistes.
Fondée sur des archives inédites produites par la police et l’institution judiciaire, cette série de treize portraits plonge le lecteur dans le monde de la collaboration-ultra, dévoilant ses ressorts intimes, ses logiques cachées et son étonnante diversité : du politicien venu de la gauche au militant fasciste de toujours, du discoureur professionnel au cagoulard-milicien, en passant par le gangster fourvoyé dans la « Gestapo française ».
Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS, a publié plusieurs ouvrages sur l’extrême droite française et la politique antijuive de Vichy.