Primo Levi – Rapport sur Auschwitz
Ce livre contient, en réalité, trois parties, le texte principal étant le deuxiÚme : « Rapport sur Auschwitz ».
Lorsque Primo Levi a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© d’Auschwitz, il a Ă©tĂ© placĂ© temporairement dans le Camp de Katowice, avec un ami, le Dr Leonardo Debenedetti (mĂ©decin). A la demande du commandant de ce camp, sous la responsabilitĂ© de l’URSS, il ont Ă©crit ce rapport sur les conditions sanitaires et de vie du camp, encore en 1946. Ce sont donc les premiers Ă©crits de Primo Levi.
Ce texte est bien moins complet que le trĂšs connu « Si c’est un homme » paru peu aprĂšs. Mais on remarque deux points : les informations mĂ©dicales dĂ©taillĂ©es apportĂ©es sĂ»rement par Debenedetti et l’idĂ©e qu’avait Primo Levi de qui Ă©taient les membres du Sonderkommando. Pour lui, les membres du Sonderkommando Ă©taient « choisis parmi les pires criminels condamnĂ©s par des dĂ©lits de sang » (p. 81).
La premiĂšre partie du livre est une introduction du point de vue littĂ©raire Ă l’oeuvre de Primo Levi. L’auteur est Philippe Mesnard, Ă l’Ă©poque MaĂźtre de ConfĂ©rences en littĂ©rature moderne.
La troisiĂšme partie est la transcription d’une interview de Primo Levi en 1982 quand il est revenu, pour la deuxiĂšme fois, Ă Auschwitz.
Livre intĂ©ressant, mais sans plus. « Si c’est un homme » est bien plus intĂ©ressant.
Citations
(p. 80-81)
Le fonctionnement des chambres Ă gaz et de l’annexe crĂ©matoire Ă©tait assurĂ© par un Commando spĂ©cial qui travaillait jour et nuit en deux Ă©quipes. Les membres de ce Commando vivaient de leur cĂŽtĂ©, soigneusement sĂ©parĂ©s, sans aucun contact avec les autres prisonniers et du monde extĂ©rieur. Leurs vĂȘtements dĂ©gageaient une odeur nausĂ©abonde, ils Ă©taient toujours crasseux et d’un aspect rĂ©solument sauvage, ressemblant Ă des vraies bĂȘtes fĂ©roces. Ils Ă©taient choisis parmi les pires criminels condamnĂ©s par des dĂ©lits de sang.
QuatriĂšme de couverture
1946. Juste libĂ©rĂ© dâAuschwitz, il y a soixante ans, Primo Levi rĂ©dige avec Leonardo Debenedetti, Ă la demande de lâArmĂ©e rouge, un rapport sur lâorganisation du camp de concentration pour Juifs de Monowitz.
De retour en Italie, le texte est transformĂ© et publiĂ© en 1946. En le lisant, on accĂšde directement Ă lâĆuvre et, en premier, Ă la genĂšse de Si câest un homme dont il est une des principales sources. 1982. Primo Levi effectue, pour la seconde fois, un voyage Ă Auschwitz. Il occupe alors en Italie la place du tĂ©moin exemplaire.
Avec le regard quâil porte sur son expĂ©rience concentrationnaire Ă travers les lieux et les gens de Pologne, une grande fatigue filtre de lâentretien quâil donne Ă lâĂ©quipe de la tĂ©lĂ©vision italienne qui lâa suivi.
Primo Levi, chimiste de profession, fait lâexpĂ©rience du fascisme, des lois raciales, de la rĂ©sistance et de la dĂ©portation Ă Auschwitz. Il a Ă©crit une Ćuvre importante, dâune portĂ©e littĂ©raire souvent mĂ©sestimĂ©e, dont une partie est un tĂ©moignage direct de lâexpĂ©rience concentrationnaire.
Leonardo Debenedetti, mĂ©decin, a Ă©tĂ© dĂ©portĂ© dans le mĂȘme convoi que Primo Levi. Ă la libĂ©ration, il se retrouve au camp de Katowice et, ensemble, ils rentrent Ă Turin.
La lecture de ces textes est guidĂ©e par deux textes de prĂ©sentation dans lesquels Philippe Mesnard insiste sur la dimension littĂ©raire du tĂ©moignage de Levi dĂšs ses premiers textes â corrigeant ainsi quelques clichĂ©s que Levi lui-mĂȘme avait plusieurs fois remis en cause.