Christina Dalcher – QI
Un complot dans une dystopie ! Un livre de militantisme subliminal ?
Le côte dystopie – une société divisée en castes. le critère serait le résultat d’un teste « Q » de chacun, mesurée en continu, tous les mois, depuis la grossesse et même pendant l’âge adulte. Parmi les critères se trouve l’habituel teste de QI, mais aussi des critères biologiques, familiales, niveau social, etc…
Trois catégories : les argentés, les verts et les jaunes. le niveau argenté correspondrait les surdoués, le vert aux personnes normales et le jaune à ceux dont le niveau serait au dessous de la moyenne et qui seraient destinées plutôt aux travaux manuels les moins qualifiés. le mot surdoué n’apparaît pas dans le texte mais il semble évident puisqu’on parle de 2 % de la population, le pourcentage de surdoués généralement admis dans la population.
La partie complot, et c’est surtout ça le récit du romain, résulte d’un groupe infiltré dans les services administratifs responsables par la gestion des castes et dont le but est l’eugénisme : l’élimination de la caste inférieure avec intégration de critères discriminatoires : homosexualité, origines raciales, …
Donc, c’est un couple de la caste argentée qui voit sa fille cadette être rabaissée de la caste supérieure à la classe inférieure et mutée dans un camp scolaire dans le Kansas, éloignée de ses parents avec un droit de visite de cinq heures, quatre fois par an et sans aucune possibilité de contact avec la famille en dehors. C’est le périple de la mère pour récupérer sa fille et dénoncer le complot.
Le complot est mis à jour et défait, mais pas la société de castes.
Ça fait penser vaguement à « Le meilleur des mondes » de Aldous Huxley, avec la différence notable que dans ce roman les personnages de plus de 40 ans ont vécu partie de leur vie avant la dystopie.
Un autre point particulier que l’on pourrait pas ne pas remarquer, le texte est truffé de références à des marques, souvent de luxe. Par exemple : BMW, modèle Toyota, stylo Montblanc, et même MacDo et MacFlurry, CNN, Twitter et tant d’autres que je ne connaissais pas. Subvention ???
La manipulation idéologique de ce livre
Mais je pense avoir une autre lecture. Ce serait plutôt un avertissement sur ce qui pourrait arriver à l’Amérique avec une politique menée par un président tel Donald Trump.
Quelques indices ? Il y a plusieurs :
- Ça se passe en Amérique (États Unis) et pas dans le monde entier;
- le slogan du groupe complotiste est « Pour une Amérique meilleure ». Celui de Trump : « Make America great again »;
- ça se passe très peu d’années après l’époque actuelle. Les personnages ont vécu l’époque avant la dystopie. La grand mère même même fait partie des jeunesses hitlériennes;
- donc, changement politique récent, dans l’époque où nous sommes actuellement;
- il y a des récits discriminatoires contre les LGBTIQ+, les latinos, …
- la chaîne journalistique qui a tout fait pour enquêter sur le complot et qui l’a fait éclater est CNN, justement une des chaînes qui s’est plus battu contre Donald Trump.
Si ma lecture est correcte, elle me gêne beaucoup d’un point de vue éthique. Je ne suis pas favorable à Trump, mais je pense qu’il s’agirait d’une sorte de manipulation sournoise. On devrait avoir le courage de dire haut et fort : « Voila ce qui pourrait arriver si on maintien au pouvoir des présidents tels Donald Trump ». Il s’agirait donc d’une sorte de manipulation psychologique qui contraire à mes principes, si on cache les vraies intentions derrière.
Par contre, est-ce une dystopie qui pourrait voir le jour à l’avenir ? Peut-être ! Des idéologies d’eugénisme ont existé déjà : les nazis et ainsi qu’aux États Unis au début du XXème siècle. Pour cette dernière, l’auteure en parle et cite un livre comme référence. Peut-être une exagération, mais …
Suis-je parano ? Je ne crois pas. On voit tellement de choses sidérantes de nos jours…
Si on enlève tout ça… je dirais que l’histoire n’est pas trop mal écrite même si j’ai déjà vu des bien meilleures. Du déjà vu.
Quatrième de couverture
Que feriez-vous si votre enfant vous était enlevé ?
Le potentiel de chaque enfant est régulièrement déterminé par une mesure standardisée : le quotient Q. Vous obtenez un score suffisamment élevé et vous pourrez fréquenter une école d’élite avec à la clé un avenir en or.
Votre score est trop bas, vous serez envoyé dans un internat fédéral avec des débouchés très limités.
Le but ? Une meilleure société où les coûts de l’éducation baissent, les enseignants se concentrent sur les élèves les plus prometteurs et les parents sont heureux.
Elena Fairchild, enseignante dans l’une des écoles d’élite de l’État a toujours soutenu ce système. Mais lorsque sa fille de neuf ans rate un test et doit partir pour une institution fédérale à des centaines de kilomètres de là, elle n’est plus sûre de rien. A part une chose : elle doit retrouver sa fille à tout prix.
Après ‘Vox’, Christina Dalcher revient avec une dystopie glaçante sur fonds de société eugéniste. A l’heure où les inégalités sociales n’ont jamais été aussi stigmatisantes, QI se pose comme un miroir déformé de nos démocraties.