Primo Levi – La clé à molette
Je me suis intéressé à ce livre après avoir lu « Si c’est un homme ». Et j’attendais retrouver quelque chose dans le même style même si c’était sur un autre sujet.
En fait… c’était quelque chose complètement différente. Un dialogue entre un ouvrier monteur et un chimiste écrivain (Primo Levi, lui même). Un dialogue entre deux personnes de niveau culturel assez différent différent.
Pour commencer, on ne retrouve pas une partie descriptive de contexte au début du livre. On rentre tout de suite dans le dialogue entre les deux hommes.
La quasi totalité du livre ne concerne que les récits de l’ouvrier, son boulot, quelques péripéties, mais avec une richesse de détails techniques typique des ouvriers qui aiment leur boulot – disons même un peu prolixe. le récit de l’ouvrier est, de temps en temps, intercalé par ceux du chimiste.
La différence dans la, disons, richesse littéraire des deux récits est frappante. Lisant les récits de Faussonne, j’imagine parfaitement être devant un ouvrier, tandis que celui du chimiste, je retrouve le style déjà connu de Primo Levi. Ce n’est pas péjoratif ce que j’écris – la vie est ainsi.
Peut-être que ce livre aurait pu être plus court mais… par son originalité, au moins pour moi, c’est un livre qui mérite d’être lu.
Quatrième de couverture
Sur un chantier isolé en basse Volga, deux hommes se lient d’amitié. Le premier, jeune constructeur de charpentes métalliques et bourlingueur jamais à court d’histoires, s’appelle Faussone. Le second, un chimiste, c’est Primo Levi, qui se fait le narrateur de leurs discussions. Tout y passe : le métier, la famille, les amis, les femmes.
Avec La Clé à molette, paru en 1978, Primo Levi, que son témoignage et sa réflexion sur Auschwitz avaient placé au tout premier rang des écrivains du XXe siècle, explorait une nouvelle dimension littéraire et, s’interrogeant sur le lien entre le monde des intellectuels et celui des ouvriers, donnait une leçon de vie drôle et désabusée.