Lionel Naccache – De quoi prenons nous conscience ?
Le contenu de ce livre est la transcription d’une conférence donnée par l’auteur lors d’un cycle de conférences universitaires dans une chaire « Modélisation des imaginaires ».
Le sens de « prendre conscience », ici, est la construction d’une interprétation que vous donnez à ce qui est perçu perçu par vos sens. Par exemple, vous ouvrez les yeux et vous voyez un image : vous constatez qu’il s’agit de l’image d’une personne, puis un visage et vous associez cet visage à celui de votre femme. Et, donc, vous avez votre femme devant vous.
Ceci est tellement automatique chez nous qu’on ne voit pas ce qui peut justifier des études. Et bien, ce n’est pas le cas. Il s’agit d’un problème encore ouvert mais il y a déjà des découvertes. Il y a, en fait, une séquence de cinq opérations exécutées par notre cerveau pour ce faire, dont deux inconscientes et trois conscientes.
Juste quelques mots. Certaines personnes sont atteintes du syndrome psychiatrique de Capgras. Ces personnes sont capables, par exemple, d’identifier le visage de leurs épouses mais pensent qu’il s’agit d’une sosie. Alors, la question est de savoir à quel étape arrive la bifurcation de l’identification de la personne. Des outils pour séparer la partie consciente de celle inconsciente ? Une solution parmi d’autres est la pose d’électrodes dans la paume de la main mesurant la transpiration.
Une des causes de ce syndrome est une mauvaise communication entre des zones différentes du cerveau. Par exemple, chez des individus où le cerveau droit est séparé du cerveau gauche.
Parmi les idées intéressantes… ce texte soulève l’idée que l’on peut avoir de « l’inconscient » selon Freud et celle des neurosciences. On fait appel aux modes de raisonnement rapide et lent (Système 1 / Système 2) tel que découvert par Kahneman.
Un point qu’il traite juste dans une phrase : que deviennent tous ces raisonnements dans notre mémoire ?
Un petit livre très court – une conférence qui condense ses travaux de recherche – qui donne envie de savoir plus.
Citations
(p. 46)
Nous sommes les interprètes du réel et non ses prote-voix, tant le patient souffrant du délire des sosies que chacun d’entre nous dans l’appréhension conscient de ce qui nous arrive.
Quatrième de couverture
Comment prenons-nous conscience de ce qui occupera dans un instant la scène de notre esprit ? A partir de données neuroscientifiques récents, et surtout de l’observation de patients qui présentent des pathologies de la « prise de conscience », Lionel Naccache nous entraîne dans une fascinante exploration de la construction de la signification qui caractérise notre vie mentale, construction complexe qui fait appel à des processus non conscients et conscients, et qui ne cesse d’évoluer à travers un processus de « révision éditoriale » subtil et le plus souvent très discret.