Luiz Felipe Lampréia – Parier en Téhéran (Aposta en Teerã)

Lula se sentia confiante. Em um acordo alinhavado pelo ministro Celso Amorim e
o primeiro-ministro turco Tayyip Erdogan, o Brasil estava prestes à quebrar um
dos maiores impasses da agenda diplomática internacional: o desarmamento nuclear do Irã. Isso elevaria o pais a um novo patamar de influencia e a uma nova posição no contexto politico mundial.

Para contentamento de turcos e brasileiros, a Declaração de Teerã foi assinada no dia 17 de maio de 2010. Mas a suposta conquista que ela representava caiu por terra poucas horas depois. Ao desembarcar na Espanha, vinda de Teerã, a comitiva brasileira recebeu uma ligação da Casa Branca que alterou definitivamente o clima festivo da viagem.

Em Aposta em Teerã, Luiz Felipe Lampréia desvenda os bastidores de uma das mais controversas atuações da diplomacia brasileira da era Lula.

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Lula se sentait en confiance. Dans un accord rédigé par le ministre Celso Amorim et Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, le Brésil était sur le point de rompre un l’une des plus grandes impasses de l’agenda diplomatique international : le désarmement nucléaire de l’Iran. Cela élèverait le pays à un nouveau niveau d’influence et à une nouvelle position dans le contexte politique mondial.

À la grande satisfaction des Turcs et des Brésiliens, la Déclaration de Téhéran a été signée le 17 mai 2010. Mais la prétendue réussite qu’elle représentait s’est effondrée quelques heures plus tard. À son débarquement en Espagne, en provenance de la Téhéran, la délégation brésilienne a reçu un appel de la Maison Blanche qui a définitivement changé l’ambiance festive du voyage.

Dans « Aposta em Teerã » (Parier sur Téhéran), Luiz Felipe Lampréia révèle les coulisses de l’une des actions les plus controversées de la diplomatie brésilienne sous l’ère Lula.

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O diplomata e sociólogo Luiz Felipe Lampréia nasceu em 1941, no Rio de Janeiro. Entre 1963 e 1998 foi embaixador em diversos países. No governo Fernando Henrique Cardoso, ocupou o cargo de ministro das Relações Exteriores (1995-2001). Tem inúmeros artigos publicados na imprensa e em revistas acadêmicas brasileiras e estrangeiras. Entre seus livros, O Brasil e os ventos do mundo: memorias de cinco décadas na cena internacional foi publicado pela Editora Objetiva em 2010. Atualmente exerce vários cargos como o de presidente do Conselho de Relações Internacionais da Firjan e o de professor associado da Escola Superior de Propaganda e Marketing.

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Le diplomate et sociologue Luiz Felipe Lampréia est né en 1941 à Rio de Janeiro. Entre 1963 et 1998, il a été ambassadeur dans plusieurs pays. Sous le gouvernement de Fernando Henrique Cardoso, il a occupé le poste de ministre des Affaires étrangères (1995-2001). Il a de nombreux articles publiés dans la presse et dans des revues académiques brésiliennes et étrangères. Parmi ses livres, Le Brésil et les vents du monde : souvenirs de cinq décennies sur la scène internationale a été publié par Editora Objetiva en 2010. Il occupe actuellement plusieurs postes tels que président du Conseil des relations internationales de Firjan et professeur associé à l’École Supérieure de Publicité et Marketing.

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Un événement très peu connu, voir pas de tout, dans la diplomatie entre le Brésil, la Turquie et l’Iran. On connaît bien l’impasse dans les négociations pour limiter ou empêcher l’Iran de se doter d’un armement arme nucléaire, impasse qui dure depuis des décennies.

En deux mots : Lula a rencontré Obama em 2009, lors d’une conférence, et ils ont parlé de l’impasse avec l’Iran et dans la conversation Obama a dit une des conditions que l’Iran devrait s’engager pour que les sanctions soient levées. Le but étant de s’assurer que l’Iran n’allait faire du nucléaire que pour des objectifs civils (énergie, médecine, …).

L’affaire était gérée sous la coupe des « 5+1 » (les 5 membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU plus l’Allemagne. C’était une affaire d’une grande complexité des points historique, diplomatique et technique.

La suite… En 2010, le Brésil et Turquie ont signé un accord avec l’Iran avec cette clause minimale croyant que cela était nécessaire pour mettre fin à l’impasse et faire sauter les sanctions. Accord signé par Lula, Tayyip Erdogan et Mahmoud Ahmadinejad. En rentrant au Brésil, ils s’arrêtent en Espagne et le Ministre des Affaires étrangères brésilien (Celso Amorim) reçoit un coup de fil de Hillary Clinton mettant fin à leur joie. En effet, les clauses de l’accord étaient loin de suffire à débloquer la situation. Les brésiliens sont rentrés bredouilles.

L’auteur, un ancien diplomate et ancien Ministre des Affaires étrangères brésilien nous raconte les coulisses de cette histoire.

Pourquoi la Turquie ? C’est un pays voisin de l’Iran. La clause négociée état que l’Iran dépose en Turquie 1200 kg d’Uranium appauvrit qui seraient échangés contre de l’Uranium enrichi ailleurs. Il était indispensable que l’Iran n’ait pas accès à des infrastructures d’enrichissement d’Uranium. Aussi, le Brésil de Lula a toujours eu des affinités politiques avec la Turquie.

Pourquoi le Brésil ? Lula est un président qui a toujours eu l’ambition de se projeter comme un personnage important dans le maintien de la paix dans le monde. On dit au Brésil qu’il aimerait bien recevoir le Prix Nobel de la Paix. Une fille de Celso Amorim est mariée à un turc, ce qui lui a permit d’avoir des bonnes relations avec son homologue turc. Pour Lula, pour des raisons idéologiques, voulait aussi démontrer que, d’un point de vue diplomatique, il était au même niveau que les États Unis.

Les relations entre l’Iran et les « 5+1 » étant tendues, la participation des deux pays ayant des bonnes relations avec l’Iran pourrait être intéressante. Les « 5+1 » avaient connaissance de l’initiative des deux pays mais ils n’avaient pas donné mandat pour le faire et l’ensemble des informations ne leur a pas été communiqué, puisque certaines étaient confidentielles.

Il y a eu un vote unanime au Conseil de Sécurité de l’ONU. Lula s’est mis en colère avec le vote contraire de la France. Vu ses bonnes relations avec Nicolas Sarkozy et les négociations avancées pour l’achat des avions Rafale par le Brésil, Lula n’attendait pas que la France les intérêts supérieurs au dessus des relations en cours avec le Brésil. Comme un gamin capricieux, Lula a mis fin dans les négociations en cours pour l’achat des Rafales et a fini par acheter des Saab Gripen en Suède.

On voit ici une grosse différence entre Bolsonaro et Lula. Tandis que le premier est grossier et des rapports difficiles, le deuxième est un démagogue qui croit que tout peut se résoudre par des intérêts et rapports personnels.

Après cette histoire, les sanctions ont été renforcées et l’Iran a fini par accepter un accord, signé avec les « 5+1 », en 2013/2014. Mais on sait que l’impasse reste.

La conclusion de l’auteur est que le Brésil s’est estimé en mesure de jouer dans la « cour des grands » sur un sujet de grande importance, sans se donner la peine de la mesurer. Ceci est finalement dommageable pour le pays. Il estime préférable de s’attaquer plutôt à des affaires régionales où le Brésil serait plus utile, mondialement.

Ce livre a été écrit en 2014. On voit que dans le mandat en cours de Lula, il répète des erreurs diplomatiques : il défend une idée de « Sud-Global » mais s’approche de certains pays peu démocratiques (Venezuela, Cuba, Iran, Russie, …). Il prend des positions loin de la neutralité dans certains conflits : l’invasion de la Russie en Ukraine ou encore le conflit israélo-palestinien. Au point que Lula est considéré « personne non grata » en Israël.

Finalement, c’est un livre très intéressant qui explique beaucoup de choses, grâce à la connaissance que l’auteur a du dossier. Ça méritait un documentaire ou une version au cinéma.

Citations

Quatrième de couverture

Lula se sentait en confiance. Dans un accord rédigé par le ministre Celso Amorim et Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan, le Brésil était sur le point de rompre un l’une des plus grandes impasses de l’agenda diplomatique international : le désarmement nucléaire de l’Iran. Cela élèverait le pays à un nouveau niveau d’influence et à une nouvelle position dans le contexte politique mondial.

À la grande satisfaction des Turcs et des Brésiliens, la Déclaration de Téhéran a été signée le 17 mai 2010. Mais la prétendue réussite qu’elle représentait s’est effondrée quelques heures plus tard. À son débarquement en Espagne, en provenance de la Téhéran, la délégation brésilienne a reçu un appel de la Maison Blanche qui a définitivement changé l’ambiance festive du voyage.

Dans « Aposta em Teerã » (Parier sur Téhéran), Luiz Felipe Lampréia révèle les coulisses de l’une des actions les plus controversées de la diplomatie brésilienne sous l’ère Lula.