Salman Kahn – Brave new words

How AI Will Revolutionize Education (and Why That’s a Good Thing)

Salman Kahn est le créateur du site Khan Academy, un site destiné à des cours en ligne, gratuitement. Actuellement, avec un peu plus de 250 collaborateurs, en plus de 50 langues et des millions d’abonnées (mais combien qui sont vraiment actifs ???). Khan Academy est une organisation à but non lucratif.

Son histoire a commencé vers 2003, quand une cousine a demandé de l’aide pour des difficultés en maths, qu’il a répondu par des sessions à distance. Ainsi est née Kahn Academy, site web créé en 2009.

La première question que l’on peut se poser est : à qui s’adresse ce type de site ?

Un coup d’œil sur leur site en français [1] est utile pour la suite. Presque la totalité des cours sont des cours de mathématiques. Ça va du collège au lycée plus quelques thèmes pour les premières années de fac. Ça peut se comprendre : un site que fonctionne en plus de 50 langues, même si les programmes sont différents, les thèmes en mathématiques ne doivent pas varier beaucoup. On ne peut pas dire la même chose en histoire ou géographie ou langues, surtout celle du pays. Il faut, à cela, ajouter les traductions.

Avec des millions d’abonnés, l’interactivité ne peut se faire qu’avec le logiciel, qui ne peut répondre que les questions prévues d’avance. En fait, le contenu du site n’est pas très différent d’un livre scolaire avec une présentation sur un site web. C’est assez statique.

On peut s’inscrire soit comme étudiant, soit comme enseignant. Ce dernier peut créer des classes d’étudiants et proposer un peu plus d’interactivité.

En fait, dans quels contextes ce site peut être utilisé ? Le premier usage est comme soutien scolaire et c’est comme ça que Khan Academy a commencé. Ensuite, il y a les autodidactes qui souhaitent apprendre un sujet, ou même suivre une formation à distance, puis des petites classes pour de l’enseignement à distance.

Un peu d’information sur l’enseignement en ligne.

L’EAO (Enseignement Assisté par Ordinateur a eu ses débuts dans les années 1980. L’essor de l’enseignement en ligne, sur des sites Web, sur Internet, est arrivé en 2001 quand le MIT a commencé à mettre à la disposition, gratuitement, l’ensemble de leurs cours [2].

À partir de ce moment, un tas d’organismes ont créé des MOOCs (Massive Open Online Course). Ce sont des plateformes sur lesquelles les créateurs de contenu (enseignants) ajoutent des supports de cours (vidéos, polycopiés, transparents…), des quiz et même des contrôles dans les cas de formations certifiantes.

Ces MOOCs peuvent avoir des particularités. C’est le cas, par exemple, de Khan Academy dont le but actuel est l’enseignement scolaire de niveaux collège et lycée.

Un MOOC très complet est Coursera [3] dont le contenu est créé par des très nombreuses universités et entreprises et dont le but est plutôt le perfectionnement professionnel.

En France, il faut retenir : FUN (France Université Numérique) maintenu par l’administration française [4]; Fondation Orange [5] du contenu plutôt culturel.

La plupart des universités françaises utilisent des MOOCs dans l’enseignement, surtout pour les formations à distance. Leur logiciel (Moodle, pour la plupart) permet une connexion avec la gestion de la scolarité.

À retenir : les fonctionnalités et le niveau d’interactivité entre un étudiant et un enseignant varient selon les plateformes et leurs objectifs et le public visé.

Finalement, on trouve des formations universitaires jusqu’au niveau Master 2 en ingénierie pédagogique. Plusieurs universités françaises le proposent. Ce sont des métiers destinés à orienter les enseignants dans la création contenu de façon à ce qu’il soit homogène dans la plateforme.

On trouvera beaucoup d’informations sur les MOOCs dans leur page chez Wikipédia des [6].

Mais revenons à l’ouvrage.

L’auteur a été contacté par Sam Altman, CEO de OpenAI [7], développeur de ChatGPT pour qu’il teste et donne son avis sur l’intégration de ce type d’outil à sa plateforme.

L’avis est vraiment très (peut-être trop) positif. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il a écrit ce livre, prévoyant l’avenir de l’enseignement. Plus de contenu sera accessible aux étudiants, grâce à l’IA (IA ou AI), que je résume ; plus grande interactivité, avec l’IA mais pas avec l’enseignant ; contenu créé plus facilement et, peut-être, même sans être un spécialiste.

Je commence à être plus sceptique lors qu’il parle d’utiliser IA dans une thèse de doctorat. Or, c’est quoi le travail d’un doctorant ? Pour le sujet de recherche de sa thèse, il doit commencer par faire une recherche bibliographique pour restituer l’état des connaissances sur ce sujet (parfois appelé état de l’art). La deuxième partie consiste à imaginer et valider, des possibles solutions pour faire avancer l’état des connaissances. Il va, dans la première partie, consulter des nombreuses publications à la recherche de celles les plus pertinentes et les plus avancées. Il est possible que cela puisse être fait par une IA, mais le but est de le faire faire, au moins une fois dans sa vie, pour apprendre à le faire lui-même. La deuxième partie est la plus intéressante puisqu’elle dépend de la créativité du doctorant, même si cela n’est pas toujours vrai dans la réalité. Cette partie ne peut absolument pas être déléguée, car c’est, justement, ce qui justifie que l’on puisse lui attribuer le titre de Docteur.

Je pense que les possibilités de l’IA sont, actuellement, surestimées. C’est quoi, en peu de mots, une IA du genre ChatGPT ? Grosso modo, c’est une base de données censée avoir été alimentée par toutes les publications existantes et disponibles au moment de sa création. Ainsi, si on pose une question à ChatGPT, il répondra avec une synthèse de ce qui existe. En même temps, il ne pourra pas donner une réponse incompatible avec ce qui est connu à un instant donné. Imaginez maintenant, revenons au passé, en 1900, un ChatGPT créé avec toute la connaissance disponible à l’époque serait-il capable d’élaborer la Théorie de la Relativité ? Sûrement pas. Il aurait fallu un génie tel Albert Einstein pour le faire. Ceci pour dire que ChatGPT serait capable de remplacer un grand nombre de Docteurs de nos jours, mais pas tous. C’est une limitation qui restera, à mon humble avis, pendant longtemps encore. Pour l’instant, je nomme ça plutôt de la CA : Connaissance Artificielle.

Pour le reste, il s’agit surtout d’un tas d’aspects de société. Par exemple, est-ce raisonnable de ne plus avoir des écoles avec des enseignants et des cours présentiels pour les enfants ? A mon avis, non !

Il est certain que l’IA (ou CA) va apporter beaucoup de changements à la façon dont accédons à l’information et c’était déjà le cas pour d’autres outils tels les smartphones et les réseaux sociaux. C’est un vaste sujet de société, sûrement à étudier par les sociologues.

Mais j’avoue que je suis peut-être un scrogneugneu. J’ai passé toute ma vie professionnelle à travailler sur des objets technologiques, y compris de l’IA. Je pense qu’il faut se limiter à créer des objets qui peuvent nous être utiles sans jamais nous dépasser ni nous rendre dépendants d’eux. Je sais que ce n’est pas l’avis de tous, mais c’est le mien.

Liens utiles

[1] Khan Academy .

[2] MIT – Professional Programs .

[3] Coursera .

[4] FUN – France Université Numérique .

[5] Fondation Orange – MOOCs culturels .

[6] Wikipedia – Massive Open Online Course – MOOC .

[7] OpenAI .

Citation

Quatrième de couverture

« Salman Khan has long been on the cutting edge of education, and in Brave New Words, he shows us what’s next. The book is a timely master class for anyone interested in the future of learning in the AI era. No one has thought more about these issues―or has more interesting things to say about them » Bill Gates

Whether we like it or not, the AI revolution is coming to education. In Brave New Words, Salman Khan, the visionary behind Khan Academy, explores how artificial intelligence and GPT technology will transform learning, offering a roadmap for teachers, parents, and students to navigate this exciting (and sometimes intimidating) new world.

A pioneer in the world of education technology, Khan explains the ins and outs of these cutting-edge tools and how they will forever change the way we learn and teach. Rather than approaching the ChatGPT revolution with white-knuckled fear, Khan wants parents and teachers to embrace AI and adapt to it (while acknowledging its imperfections and limitations). He emphasizes that embracing AI in education is not about replacing human interaction but enhancing it, so that every student can complement the work they’re already doing in profoundly new and creative ways, to personalize learning, adapt assessments, and support success in the classroom, preparing students for an increasingly digital future.

But Brave New Words is not just about technology – it’s about what this technology means for our society, and the practical implications for administrators, guidance counsellors, and hiring managers who can harness the power of AI in education and the workplace. Khan also delves into the ethical and social implications of AI and GPT, offering thoughtful insights into how we can use these tools to build a more accessible education system for students around the world.