Richard Benasayag, « La singularité du vivant »
Aucun intérêt !!! Vraiment aucun intérêt !!!
Je n’ai pas l’habitude de faire de la critique négative, je préfère ignorer. Mais ce livre, à mon avis… vraiment ne vaut pas la peine d’être lu.
J’ai acheté ce livre par le sujet : le « transhumanisme ». Comme l’auteur, je ne suis pas favorable à la « recherche à tout va » de l’augmentation de l’être humain et le remplacement de l’homme par des ordinateurs.
Il s’agit, donc, d’expliciter ce qu’il peut avoir de différent entre les êtres humains et les objets technologiques : organes artificiels, des robots et, finalement, les hommes eux mêmes. Prenons le robot humanoïde Sophie, présentée en octobre 2017, L’idée finale du transhumanisme est qu’un jour on pourra même vivre au delà de son corps : décharger le contenu de l’âme sur « une clé USB » et le recharger dans un autre corps. Bref, l’immortalité.
Le problème est que l’auteur développe une théorie (modèle « Mamotreto« ) sans aucun fondement scientifique (cherchez le mot Mamotreto sur Google…). Les références en fin du livre sont soit des écrits propres ou des écrits qui n’ont pas de rapport avec le sujet.
Un style abscons – des phrases, en apparence, de haut niveau, mais si on fait l’effort de réfléchir, n’ont pas de sens ou alors le contenu est largement discutable.
Juste deux exemples … L’auteur n’hésite pas à remettre en question l’ADN comme porteur d’information génétique. Plusieurs fois il fait référence à la théorie du chaos, citant René Thom ou Ilia Prigogine (deux des images de la couverture viennent de cette théorie), alors qu’il n’y a aucun rapport entre la théorie du chaos et les idées qu’il développe. J’ai bien l’impression qu’il ne sait pas de quoi il parle.
Bref, ce livre n’est pas utile, même pour ceux, comme moi, réticents au sujet du transhumanisme : utiliser des arguments qui n’ont pas de sens pour défendre une idée est contre productif.
Quatrième de couverture
Depuis les domaines du digital et de la biologie moléculaire, on nous annonce que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique.
Derrière ces promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la « vraie » vie qui serait du côté des données et des algorithmes.
Or, en assénant que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend possession du territoire. Et c’est nos possibilités mêmes d’agir, de penser, de désirer et d’aimer qui sont mises à mal.
Contre cette menace, Miguel Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire, d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui, dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au modèle informatique dominant.