Marc Augé, « Une ethnologie de soi. Le temps sans âge »

Magistral !!!

A la recherche de « La vieillesse » de Simone de Beauvoir, je suis tombé sur ce petit livre de Marc Augé. Quelques phrases lues par-ci par-là et je décide de le prendre. Aucun regret, bien au contraire.

La raison de ce livre est la question : « Quel âge avec vous ? ».

Ce livre est une suite de réflexions, sous toutes les coutures, du processus de vieillissement de l’homme. Le livre commence et fini avec par des histoires de chats, les chats qu’il a eu pendant toute sa vie, le cycle de vie des chats à côté de celui de l’homme.

C’est un livre qui vient de sortir. Marc Augé l’a écrit à la veille de ses 80 ans. Je ne doute pas qu’il a mis une partie de son expérience personnelle dans l’écriture de ce livre. C’est écrit dans un style rafraîchissant et qu’on lit sans se rendre compte.

Deux phrases de ce livre m’ont marqué et font, très certainement, partie de sa pensée à lui comme personne, plus que ethnologue :.

  • … à cinq minutes de sa mort, il était encore vivant.
  •  … ce constat comporte une part de cruauté, il faut donc bien l’admettre : tout le monde meurt jeune.

Cette dernière… est la phrase de la fin.

Quatrième de couverture

« Quel âge avez-vous ? » Cette question, depuis quelque temps, me plonge dans l’embarras. D’abord pour ceux ou celles qui me la posent, parce qu’elle me semble témoigner d’une forme d’indélicatesse dont je ne soupçonnais pas l’existence. Ensuite parce que je dois réfléchir avant de répondre.

La question de l’âge est une expérience humaine essentielle, le lieu de rencontre, entre soi et les autres, commun à toutes les cultures, un lieu complexe et contradictoire dans lequel chacun d’entre nous pourrait, s’il en avait la patience et le courage, prendre la mesure des demi-mensonges et des demi-vérités dont sa vie est encombrée. Chacun est amené un jour ou l’autre à s’interroger sur son âge, d’un point de vue ou d’un autre, et à devenir ainsi l’ethnologue de sa propre vie.

Vis-à-vis de notre passé, nous sommes tous des créateurs, des artistes, nous avançons à reculons pour ne cesser d’observer et de recomposer le temps passé.