Michela Marzano, « La mort spectacle: Enquête sur l’«horreur-réalité» »

Un sujet d’actualité plus que dérangeant, mais utile de savoir que ça existe…

« Devant la douleur des autres », de Susan Sontag (2003), est un livre traite le problème des images présentant la souffrance ou le malheur des autres dans un contexte plus général. Un livre très intéressant, a lire probablement avant celui-ci.

Celui-ci, écrit en 2007, traite le cas extrême des images de mise à mort et de leur diffusion. Si bien qu’écrit il y a quelques années déjà, ce livre est de plus en plus d’actualité, par la diffusion presque courante des images des assassinats des otages par des groupes terroristes.

Pourquoi ces images sont-elles diffusées ? Est-ce nécessaire de les regarder pour se rendre compte de la sauvagerie qui est derrière l’acte ? Qui sont ceux qui regardent ces images ? Pourquoi des gens qui, même sans adhérer aux idées terroristes sont avides de ce genre d’images ?

Si la diffusion de ces images a parfois un but politique, de terreur – c’est le cas des images de Daech, d’autres éprouvent un plaisir pathologique à les regarder et à les cherchent au point de motiver la création de groupes d’échange (c’est illégal).

Un tas de questions et réponses qui éclairent notre connaissance de cette actualité.

Le sujet est très lourd, mais le livre est de lecture très accessible : ça se lit d’un trait.

Quatrième de couverture

Passages à tabac, viols, tortures, exécutions : nous sommes chaque jour envahis par des images d’une violence extrême, filmées en direct par des amateurs sans aucune distance critique et relayées instantanément par Internet dans le monde entier. Pourquoi ce spectacle permanent d’horreur, hier encore inconnu, rencontre-t-il tant d’intérêt aujourd’hui en Occident ? Quelle image de l’homme révèlent ces nouvelles pratiques ? Que nous apprennent-elles sur leurs auteurs, mais aussi sur nous-mêmes et sur l’évolution de nos sociétés ?

A ces brûlantes questions, Michela Marzano apporte des éclairages saisissants. Elle montre que la violence mise en images, construite sur un arrière-fond de haine – haine de soi, haine de l’autre -, anesthésie ceux qui la regardent et « neutralise » tout sentiment d’humanité. La mort spectacle installe une nouvelle forme de barbarie : la barbarie de l’indifférence. Après le règne de la « télé-réalité », sommes-nous entrés dans celui de l « horreur-réalité » ?