Joseph Kessel – L’Armée des ombres

Ce livre semble être une fiction mais pas du tout. Ce livre a été écrit en 1943, la deuxième guerre n’était pas encore finie et la France était encore occupée.

Si les faits sont réels, les noms des personnages sont faux. Par exemple, Mathilde est, en fait, Lucie Aubrac. On comprend très bien qu’il ne pouvait pas révéler la vraie identité des personnages. Pour la même raison, il ne parle pas de la résistance, des noms des réseaux, … et on peut très bien comprendre, vu le moment de l’écriture.

Le livre est une suite de flashes des actions de ses collègues résistants. Il n’y a pas, à chaque fois, un fil conducteur dans ce récit, sauf la chronologie.

Je connaissais déjà quelques faits mais pas tous; La réflexion que j’ai aujourd’hui est l’impact de cette lecture à l’époque de la sortie du livre, ainsi que les raisons qui ont fait Kessel publier ce livre : était-ce juste un écrit journalistique ou une forme d’informer les Français ? Peut-être que la réponse est quelque part, ailleurs dans une biographie de Joseph Kessel.

C’est un livre de histoire écrit « sur le vif ». Un témoignage très fidèle de ce qui se passait. Ce qui rend ce livre d’autant plus intéressant.

Une partie de la réponse est donnée dans « Les Partisans » de Dominique Bona. Joseph Kessel était en Angleterre cette année là -0 1943, à service de la communication du Général de Gaulle : informer les Français. En plus de ses écrits journalistiques il a écrit ce livre et a composé, avec son neveu Maurice Druon, le Chant des Partisans. Ainsi, on peut le dire que c’est devenu un document historique.

Comme tous les livres que j’ai lu de Kessel, une lecture facile qu’on a du mal a arrêter, ou juste faire une pause, avant la fin.

Citations

(p. 33)

– Je voudrais que tu me comprennes un fois pour toutes. Il n’y a plus de haine, ni de soupçons, ni de barrière d’aucune sorte entre les communistes et les autres Français aujourd’hui. Nous sommes tous de la même bataille, …

(p. 39)

Depuis quelques minutes Gerbier avait très envie de fumer. Il attendit pourtant avant d’allumer une cigarette. Il détestait de laisser voir la moindre émotion sur ses traits.

Quatrième de couverture

Londres, 1943, Joseph Kessel écrit L’Armée des ombres, le roman-symbole de la Résistance que l’auteur présente ainsi :  » La France n’a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n’a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie. (…)

Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celle des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.

Tout ce qu’on va lire ici a été vécu par des gens de France. «