Mémoires du convoi N° 6 – Un train parmi tant d’autres

Ce livre fait partie de mon histoire perso. J’ai travaillé avec quelqu’un dont le grand père a fait partie de ce convoi. Il est parti a Auschwitz et a réussi à rentrer en France, pesant 28 kg.

Il y a une association des descendants des « voyageurs » de ce convoi qui organise des expositions sur ce qui s’est passé. J’ai visité cette exposition, à Paris, du côté du 9ème. Et j’ai mis plus d’une heure à lire tous les panneaux. Cet ami m’a offert ce livre. Avec une dédicace.

Ce livre contient des témoignages des proches des « voyageurs », de ceux qui sont restés et de ceux qui ont pu rentrer. Quelques pages par témoignage. Ce sont des témoignages forts.
Cet exposition et ce livre ont une valeur particulière pour moi, pour deux raisons.

Écouter cet ami, puis voir l’exposition, puis lire le livre c’est différent de juste regarder des documentaires à la télé ou même juste lire des livres. Dans ce cas, il y a la perception d’une douleur difficile d’apaiser, si un jour cela serait possible.

La deuxième raison est que, étant né au Brésil, j’ai eu la chance de ne pas avoir connu de guerre, ni moi ne mes proches ascendants, ni la grosse majorité des brésiliens. Autrement que par les grandes productions hollywoodiennes, on ne sait pas ce que c’est la guerre. Parfois, je pense que ça pourrait faire du bien si certains pouvaient avoir une idée plus précise de ce type de réalité.

Ce n’est pas le premier livre que j’ai lu sur la Shoa. J’ai lu beaucoup d’autres, avant et après, et je pense que ça a été très utile pour moi et pas juste comme une curiosité littéraire et historique. Des témoignages comme celui-ci, des historiens, des philosophes, des sociologues, des psychologues, … y compris des livres racontant l’autre côté de l’histoire : celle des nazis.

Quatrième de couverture

Cela fait soixante-six ans, et pourtant aucun des témoins de ce livre n’a pu oublier ce 17 juillet 1942 où, à 6 h 15 du matin, à Pithiviers, 785 hommes, 119 femmes et 24 enfants sont montés dans des wagons à bestiaux à destination d’Auschwitz ; voyage dont la plupart ne reviendront pas.

Mais, pour ces témoins, les déportés ne sont pas de simples noms sur une liste. Ils sont avant tout des membres de leur famille qui avaient un visage, une vie et une histoire avant leur arrestation. Ils étaient venus en France, pays des droits de l’homme, afin de fuir les pogroms qui sévissaient en Pologne et en Russie. Ils étaient pleins d’espoir et de vie. Leur seul crime : être nés juifs ! Ils voulaient simplement s’intégrer et travailler paisiblement, d’où leur incompréhension, quand on vint les arrêter le 14 mai 1941 avec, comme motif,  » surnombre dans l’économie nationale « , qu’on les interne dans des camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, en France, sous la surveillance de gendarmes français, avant de les envoyer à la mort.

Tous ces gens ont tant à nous raconter du drame des leurs… Ils ont tous vécu une jeunesse terrible, personne ne s’est soucié de leurs traumatismes d’enfants n’ayant jamais connu de fêtes mais devant se cacher sans pouvoir se faire entendre, perdre leur père ou leur mère, parfois les deux, souvent aussi les frères et sœurs. Et l’après-guerre, avec la recherche d’un membre de la famille vivant, les maisons d’enfants pour ceux qui n’ont retrouvé personne…. Et pour ceux qui étaient, soi-disant, les plus favorisés, retrouver des parents qui revenaient de cet enfer et n’étaient plus les mêmes…

C’est également pour amener les jeunes générations à être  » des passeurs de mémoire  » afin que notre monde, dans l’avenir, ne soit pas une répétition de l’histoire et que le leitmotiv des rares déportés survivants,  » Plus jamais ça ! « , n’ait pas été vain, que ces précieux témoignages ont été réunis ici.