Serge Hayat – L’Aigle et la Rose

Version 1.0.0

Serge Hayat est, selon la quatriĂšme de couverture, un auteur et entrepreneur dans le cinĂ©ma et l’audiovisuel. Mais si l’on regarde de plus prĂšs, il semble ĂȘtre plutĂŽt un “touche Ă  tout” dans ces domaines. Il a un diplĂŽme de l’École Centrale de Paris puis un MBA de l’ESSEC, ce qui est pas trop mal. À cĂŽtĂ© de cela, il semble ĂȘtre passionnĂ© de l’Histoire. D’oĂč ce livre… ça va aussi avec son activitĂ© d’auteur dans le cinĂ©ma.

Le cĂŽtĂ© de l’histoire qui n’est pas racontĂ© dans les livres de histoire. Le 16 octobre 1799 NapolĂ©on Bonaparte rentre en France venant de l’Égypte. Il s’en suit un long huis clos avec Paul Barras, l’homme fort du Directoire, puis un plus court avec son Ă©pouse JosĂ©phine.

Le 16 octobre 1799, arrivant Ă  Paris, le jeune gĂ©nĂ©ral d’Ă  peine 30 ans ne retrouve pas sa femme Ă  la maison. Alors il se dirige Ă  l’appartement de Paul Barras au Palais de Luxembourg. Le Directoire Ă©tant Ă  bout de souffle, Paul Barras essaye de convaincre Bonaparte de joindre le Directoire. Pour cela, le vieux politicien use tous les moyens, allant d’un rappel de son parrainage jusqu’au chantage en passant par sa vie privĂ©e et le vaste cocufiage de JosĂ©phine. Bonaparte le savait cocu et il envisageait le divorce. Cela dure des heures et plusieurs chapitres.

Bonaparte rentre Ă  la maison et JosĂ©phine arrive quelque temps aprĂšs. De leur conversation, Bonaparte constate que JosĂ©phine en savait beaucoup plus sur la situation prĂ©caire du Directoire, ce dont Barras ne lui avait pas dit. On comprend que, plus gĂ©nĂ©ralement, JosĂ©phine Ă©tait d’une grande luciditĂ©.

La suite, la fin du Directoire quelques jours aprĂšs, nous est racontĂ© dans les livres d’histoire. WikipĂ©dia nous parle d’une rencontre avec Talleyrand mais pas avec Paul Barras.

JosĂ©phine et NapolĂ©on sont restĂ©s mariĂ©s jusqu’en 1809 et la raison de leur divorce Ă©tait l’incapacitĂ© de JosĂ©phine de lui donner un hĂ©ritier.

C’est un roman historique mais pas une fiction. Les personnages ont tous existĂ© et les situations aussi. La rencontre avec Paul Barras est racontĂ©e dans le livre “MĂ©moires de Paul Barras t IV”, sĂ»rement avec moins de dĂ©tails. La bibliographie dont s’est inspirĂ© l’auteur est Ă  la fin de l’ouvrage.

Le rĂ©cit se prĂȘte bien Ă  une conversion en piĂšce de thĂ©Ăątre. Je me demande si cela n’a pas Ă©tĂ© l’intention de l’auteur. A mon avis, seul le rĂ©cit n’est pas suffisant pour ĂȘtre portĂ© au cinĂ©ma.


Napoléon, le film

J’ai regardĂ© le film “NapolĂ©on”, sorti en 2023 avec Joaquin Phoenix, juste aprĂšs avoir lu ce livre. CE film couvre une partie de la vie, publique et privĂ©e, de NapolĂ©on, de la prise de la ville de Toulon aux anglais jusqu’Ă  se dĂ©faite et quelques images de sa fin. Je livre ici quelques remarques par rapport au contenu du livre.

On raconte, dans le film, son retour d’Afrique, la chute du Directoire et le dĂ©but du Consulat, mais aucune mention Ă  cette rencontre entre Paul Barras et NapolĂ©on.

Mais ce qui m’a intĂ©ressĂ© le plus est l’apprĂ©ciation de JosĂ©phine de Beauharnais, femme de NapolĂ©on.

Le livre la prĂ©sente comme Ă©tant une femme intelligence, fine stratĂšge, observatrice de la “cuisine” politique de l’Ă©poque. Le sujet du livre Ă©tant un instantanĂ© de l’Ă©poque, il ne nous apprend pas beaucoup sur les rapports entre NapolĂ©on et JosĂ©phine. C’est l’apport du film.

Avec des scĂšnes de sexe : JosĂ©phine et NapolĂ©on et JosĂ©phine et son amant Hippolyte Charles, on voit que NapolĂ©on est un trĂšs mauvais amant, prĂ©occupĂ© par son plaisir Ă  lui, tandis que Hippolyte est tout le contraire. On peut comprendre que, en absence de son mari, JosĂ©phine se laisserait bien aller Ă  une “escapade”…

NapolĂ©on avait besoin d’un fils pour continuer sa saga, mais le doute sur qui poser l’incapacitĂ© de procrĂ©er ? Lui ou JosĂ©phine ? Le doute est levĂ©, selon le film, lorsque NapolĂ©on couche avec une jeune femme et arrive Ă  la rendre enceinte. Quelque temps aprĂšs, il divorce et je marie avec Marie-Louise d’Autriche, un mariage politique, qui lui donnera un hĂ©ritier, NapolĂ©on II.

Finalement, Joséphine restera le grand amour de sa vie.

Ce n’est pas le sujet ici, mais finalement, le film de 2h30 est assez dĂ©cevant puisque des nombreux points importants de la vie de NapolĂ©on ont Ă©tĂ© ignorĂ©s, comme par exemple, ses trĂšs nombreuses maĂźtresses ou le passage par le ChĂąteau de Fontainebleau.

Citations

 

QuatriĂšme de couverture

Octobre 1799. JosĂ©phine Bonaparte voit d’un mauvais oeil le retour d’Égypte de son gĂ©nĂ©ral de mari. AurĂ©olĂ© de ses victoires rĂ©centes et acclamĂ© par le peuple français, NapolĂ©on pourrait avoir dans l’idĂ©e de renverser son alliĂ© Paul Barras, l’homme fort du Directoire, et surtout de rĂ©pudier son Ă©pouse…

Alors, lorsque le jeune militaire tout juste arrivĂ© Ă  Paris rend une visite surprise Ă  Barras, chacun affĂ»te ses armes. DerriĂšre les lambris, dĂ©bute une joute verbale sur le point de faire basculer le destin de la France. S’exprimeront toute l’ambition et la passion de ces personnalitĂ©s hors du commun. Leurs mensonges et trahisons, Ă©galement. Tous les coups sont permis dans cette dangereuse valse Ă  trois temps – et une femme, surtout, est prĂȘte Ă  en battre la mesure.

C’est dans une France Ă  bout de souffle, aux rĂ©sonances Ă©tonnamment contemporaines, que nous plonge Serge Hayat. Une France aux plaies laissĂ©es vives par la RĂ©volution, sur laquelle l’ombre de l’Empire se dĂ©ploie dĂ©jĂ . Un huis-clos sulfureux Ă  fleurets mouchetĂ©s.