Frédéric Gros – Marcher : une philosophie

C’est un livre dense, très intéressant et de lecture très accessible pour un bouquin de philo.

Il y a trois auteurs qui ont écrit sur la marche : Frédéric Gros (ce livre), David Le Breton, anthropologue (3 livres), Roger-Pol Droit, philosophe (1 livre). Quoique trois points de vue différents, ils ont en commun l’idée que marcher n’est pas un sport, mais une activité permettant d’apprécier la nature, se concentrer sur soi même, méditation, travailler ses idées, …

Ce livre de Frédéric Gros part de la particularité de la marche – un bon marcheur, liberté, lenteur, rage de fuir, solitude, silence, rêves éveillés, éternités, … – ce sont les titres des chapitres. A chacune de ces particularités il associe un philosophe (ou autre) et décrit sa vie, comment la marche a affecté sa vie et sa pensée.

C’est le contraire de Roger-Pol Droit, dans son livre « Comment marchent les philosophes » qui partage l’activité de marcher en quatre catégories et, dans chaque catégorie, mentionne les philosophes.

C’est un livre intéressant. Ceux qui aiment marcher ne marcheront plus comme avant après lire ce livre.

Citations

(p. 8-9)

Marcher n’est pas un sport. Mettre un pied devant l’autre, c’est un jeu d’enfant. Pas de résultat, pas de chiffre quand on se rencontre – le marcheur dira quel chemin il a pris, sur quel sentier s’offre le plus beau paysage, la vue qu’on a depuis tel promontoire.

On a bien essayé pourtant de créer un nouveau marché d’accessoires : des chaussures révolutionnaires, des chaussettes incroyables, des sacs efficaces, des pantalons performants… On tente bien de faire entrer l’esprit du sport : on ne marche plus, on « fait du trek ». On vend des bâtons effilés qui font ressembler les marcheurs à des skieurs improbables. Mais cela ne va pas très loin. Ça ne peut pas aller loin.

La marche, on n’a rien trouvé de mieux pour aller plus lentement. Pour marcher, il faut d’abord deux jambes. Le reste est vain. Aller plus vite ? Alors , ne marchez pas, faites autre chose : roulez, glissez, volez. Ne marchez pas. Et puis, marchant, il n’y a qu’une performance qui compte : l’intensité du ciel, l’éclat des paysages. Marcher n’est pas un sport.

Quatrième de couverture

« La marche, on n’a rien trouvé de mieux pour aller plus lentement. Pour marcher, il faut d’abord deux jambes. Le reste est vain. Aller plus vite ? Alors ne marchez pas, faites autre chose : roulez, glissez, volez. Ne marchez pas. Car marchant, il n y a qu’une performance qui compte : l’intensité du ciel, l’éclat des paysages. Marcher n’est pas un sport. »

Frédéric Gros explore ici, en une série de méditations philosophiques et en compagnie d’illustres penseurs en semelles (Nietzsche et Rimbaud, Rousseau et Thoreau, Nerval et Hölderlin…) mille et une façons de marcher flânerie, errance ou pèlerinage, comme autant d’exercices spirituels.