Serge Tisseron – Le mystĂšre de la chambre claire : Photographie et inconscient

La photographie vue par un psychiatre…

Depuis longtemps j’avais envie de lire ce livre. J’ai attendu trop longtemps !!! C’est un livre passionnant.

En quelques lignes… il s’agit d’un psychiatre qui analyse le rapport entre les personnes et les photographies. On apprend, par exemple, pourquoi certaines photographies sont rejetĂ©es par notre inconscient alors qu’elles sont tout Ă  fait bonnes, ou l’impact positif ou nĂ©gatif de la photo d’un dĂ©funt dans le deuil.

A ma connaissance, c’est le seul livre Ă©ditĂ© en français avec ce point de vue, Ă  l’exception des articles de recherche publiĂ©s dans les livres et revues spĂ©cialisĂ©s.

J’ai pu lire, sur un site de vente de livres en ligne, un commentaire critiquant ce livre qui, selon lui, ne permet pas d’avoir une vision rĂ©elle de la photographie. C’est juste, il s’agit d’un livre qui donne juste le point de vue d’un psychiatre. Si l’on veut avoir un point de vue approfondi, global et rĂ©el de la photographie il ne faut surtout pas se cantonner Ă  un seul livre, mais il faut lire des dizaines ou des centaines, avec des points de vue diffĂ©rents (sociologie, philosophie, histoire de l’art, esthĂ©tique, …) et parfois mĂȘme, heureusement, contradictoires.

A noter que ce regard n’est pas juste celui d’un psychiatre. Il pratique aussi la photographie et trĂšs bien. Regardez vous mĂȘme son site : Serge Tisseron – Photographie. Il sait de quoi il parle.

QuatriĂšme de couverture

La photographie n’existe pas seulement sous la forme d’images rangĂ©es dans les albums familiaux ou prĂ©sentĂ©es dans les expositions. Elle est d’abord une pratique qui se passe d’images : certaines photographies familiales ne sont jamais dĂ©veloppĂ©es et la plupart sont Ă  peine regardĂ©es plus d’une fois ! Partant de ce constat, l’auteur s’intĂ©resse ici aux gestes du photographe, professionnel ou amateur : regarder Ă  travers un viseur, appuyer sur le bouton, dĂ©velopper une image, la dĂ©couvrir, la commenter sont autant de façons de nous approprier nos diverses expĂ©riences du monde.

Sur ce chemin, Serge Tisseron est conduit Ă  remettre en cause quelques lieux communs qui, depuis Roland Barthes, sont souvent repris en consensus… Non, la photographie n’est pas seulement nostalgie du passĂ©. Elle est toujours partagĂ©e entre deux dĂ©sirs opposĂ©s et complĂ©mentaires : l’un vise Ă  arrĂȘter le dĂ©filement du temps et Ă  figer la reprĂ©sentation, l’autre anticipe et accompagne le mouvement du monde. Le premier est mĂ©lancolie, le second est bonheur.