Thibault Muzergues – Postpopulisme
Avant tout, qu’est-ce qu c’est le populisme. Ce n’est pas une idéologie politique mais plutôt une démarche, une façon de se présenter. Le populiste se présente comme étant proche du peuple pour le défendre contre l’élite. Donc, le populiste a forcément une démarche clivante avec le discours ‘nous contre les autres, l’élite gouvernante ». Un discours souvent démagogue. Ainsi, on a en France Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Au Brésil, il y a aussi les deux côtés de l’échiquier politique : Bolsonaro et Lula. À gauche c’est souvent lié à une idéologie tandis mais par forcément à la droite. Cela fait que les populistes sont souvent proches des extrêmes, voire même dedans.
L’auteur développe l’idée du postpopuliste dont le changement serait non plus s’opposer aux élites mais aux partis de l’autre côté du parti politique. Il cite l’exemple de l’Italie et la Premier Ministre Giorgia Meloni, mais je vous un cas encore plus flagrant en Argentine avec Milei qui a été élu surtout par son opposition au gouvernement de gauche qui a mis l’Argentine dans une situation économique difficile.
Selon lui, Marine Le Pen doit évoluer vers le postpopulisme si elle souhaite remporter les élections de 2017 : plutôt s’opposer à la gauche comme but principal, laissant comme secondaires le programme traditionnel du Rassemblement National : c’est déjà un peu ce qu’elle fait. L’auteur pense que le postpopulisme se développera moins à gauche qui aura plus de mal à laisser de côté sa démarche plutôt idéologique : ceux qui sont des populistes aujourd’hui, le resteront.
Il n’est pas trivial de commenter ce livre, il y a beaucoup de subtilités dans le concept qui semble être nouveau. Selon l’auteur, les origines se trouvent peut-être dans la crise de 2008 et le grand tournant dans les évènements survenus après 2000 : la COVID et l’invasion de l’Ukraine.
Livre intéressant à lire, mais peut-être un peu trop long.
Citations
Quatrième de couverture
L`Italie est un laboratoire géant de la politique européenne : fascisme, démocratie chrétienne, entrepreneuriat politique à la Berlusconi et populisme s`y sont développés, avant de devenir des lames de fond de la politique occidentale. Aussi, lorsque Giorgia Meloni arrive au pouvoir à la tête d`une nouvelle coalition de droite en octobre 2022, son expérience mérite-elle d`être étudiée dans le détail. Accusée d`être « postfasciste » avant les élections, sa gouvernance n`a, en fait, rien à voir avec le régime mussolinien : Meloni propose une nouvelle doctrine, un « postpopulisme » qui cherche à dépasser les idées populistes pour revenir à un vrai débat gauche-droite. Et elle n`est pas seule : avec elle, la Suède, la Tchéquie, la Finlande, la Grèce et bien d`autres pays ont déjà basculé dans le postpopulisme. La France, la Grande-Bretagne et les États-Unis suivront-ils le mouvement ? Grand spécialiste des mouvements politiques en Europe et en Amérique du Nord, Thibault Muzergues nous livre une analyse passionnante des origines et des conditions de la montée de ce mouvement, véritable antidote à la grande disruption populiste des années 2010, qui fera parler de lui en Europe comme aux États-Unis dans les mois et les années à venir, riches en élections…